Don't know how I kept going. You just do. You have to, so you do. Et le temps continue sa course folle, indifférent aux cris des âmes en miette piétinée par l’adversité. C’est toi qui n’entend pas, qui ne sait que tenter de lire sur les lèvres des autres, mais tu as parfois semblant que c’est ta voix qui fait défaut ou que c’est le monde entier qui a décidé de faire la sourde oreille à tes cris. Comme si le monde, en solidarité à ta perte avait décidé de se fermer à tes supplications. Elles étaient arrivées de nulle part, ces trois demoiselles à l’apparence soignée, partitions en mains et sacs d’instruments. D’un ton charmant, que tu avais pu entendre grâce à la ferraille enfoncée dans tes oreilles, elles t’avaient demandé un peu de ton temps. Naïve enfant qui se retrouvait maintenant dans une ruelle, ta toison blonde enroulée autour des doigts d’une des demoiselles. Le blâme qui fuse de tous les côtés et ton cœur qui saigne, toi qui croyait enfin pouvoir retourner à ta vie d’antan, qui croyait avoir trouvé la solution te permettant de retrouver ta place sur la scène. De virtuose à poids, à maillon faible, ta présence dans le groupe ne fait que diminuer la qualité... Une main se glisse sous tes cheveux et un cri t’échappes alors que ton appareil auditif t’es retiré avec agressivité. Et le sang qui se met à couler en un filet le long de ton oreille à défaut des larmes qui n’arrivent plus à couler de tes perles marrons.