she had this pull about her,
like a magnet was lodged in her heart
and other people were just metal scraps.
she had been broken,
but she had the strength to build herself
back up again.
she was absolutely beautiful.
quand ma mère était enceinte
de son deuxième enfant (j'avais quatre ans)
je pointai mon doigt vers ce ventre gonflé
troublé(e) l'air interrogateur
ma mère était devenue si ronde en si peu de temps
mon père me prit dans ses bras tronc d'arbre et
me dit que le plus proche de dieu sur cette terre
est le corps d'une femme c'est l'origine de la vie et
cet adulte me disant quelque chose
d'aussi puissant alors que j'étais si jeune
m'a fait voir l'univers entier
reposant aux pieds de ma mère
elle a comme des perles, des petites étoiles tombées du ciel dans le regard. celles qui resteront à jamais gravées dans ses pupilles obsidiennes ; celles qu’on aimera rencontrer lorsque le regard sera croisé. et y a la rétine qui caresse avec affection les couleurs, les formes devenues si claires. amas de merveilles pour ce petit astre.
et elle est si belle l’enfant,
et elle est si douce l’enfant,
elle a l’air si paisible, si émerveillée, si vivante.
si.
elle est trop de choses, mais y a comme un arrière-goût de pas assez quand on veut y poser quelques mots.
elle a les yeux grands ouverts sur cette vie – une vie aux épines, une vague à la vie
la bouche en cœur – celle qui chantera la vie, celle qui embrassera l’amour, celle qui chuchotera la joie
et y a le petit palpitant au rythme effréné dans sa jolie cage dorée, déjà avide de trop vivre – qui ne fera pause que lorsque la vie s’arrêtera lorsque le dernier souffle s’échappera
et l’enfant,
elle est si,
les couleurs qui explosent en elle, la douceur qui émane de l’être entier, l’imagination qui déborde et le répondant trop franc
l’avenir déjà tout tracé entre les lignes de ses mains si jolies, de ses mains qui seront prodiges sur les touches des pianos ; mais l’héritage assombrit par quelques âmes déchues coulant comme de l’or empoisonné dans ses marbrures. mais l’avenir est fait d’imprévus, de tournures, d’embouteillages ;
mia,
elle se perdra dans sa vie, mais les chemins empruntés seront toujours pavés de fleurs après ses pas
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elle avait l’esprit à l’imaginaire coloré l’adolescente,
des peintures, des dessins, des explosions de couleurs à profusion ;
une adolescence riche en saveurs, des hauts, des bas – et la gamine, elle a
des fleurs dans les cheveux, des paillettes dans le regard, des insécurités dans le cœur –
et mia, elle vole, survole. de monde en monde, d’univers en univers, conquérante d’une galaxie à elle toute seule
elle vit, survit, s’imagine aux côtés des uns, aux côtés des autres.
mia, elle arbore les sourires soleils sur les lèvres sucrées, elle arbore la fraîcheur d’une jeunesse printanière, un bonheur juvénile, mais mia, elle a les épines qui vibrent en elle ; les nerfs qui se gonflent, parfois quand l’injustice hurle à ses pieds – peine dissimulée sous ces couches de vêtements de grandes marques
richesse matérielle qu’elle arbore avec aisance, mais justesse ; à ne pas étaler cet héritage empoisonné. à ne pas vouloir poser des mots sur les problèmes ;
mia,
c’est un puzzle.
pas complet, qui s’assemble au fur et à mesure ; sous les doigts de l’enfant univers.
un peu de.
bonheur, joie, amour, malheur, tristesse, peine, colère, empathie, justice, loyauté. et quelques détails, un peu de rouge, de bleu, de rose, de violet – une peinture unique, qui ne sera jamais finie.
she was a beautiful dreamer. the kind of girl, who kept her head in the clouds, loved above the stars and left regret beneath the earth she walked on.
et.
c’est une blague, une mauvaise blague ;
un coup monté, une illusion
et mia, elle regarde autre part, elle cherche, cherche quelque chose pour faire contre coup.
les mains qui deviennent moites, les poings qui se serrent ;
elle a le cœur en vrac mia, les pensées qui deviennent anthracite par la vision du
petit copain dans les bras d’une autre ;
et mia, elle a mal. pourquoi elle a mal. ce n'est pas normal, ce n'est pas.
les lèvres qui se pincent, respiration qui se bloque et les mains qui traînent dans la chevelure corbeau ondulée ; l’inspiration qui gonfle les poumons de courage et la gamine, elle s’avance ; bien décidée, fierté heurtée, sentiments blessés.
« bonsoir » et elle ronronne, ineptie en pleine journée.
les regards qui se tournent, la surprise qui se lit, le dédain qui marque.
et mia, elle resplendit, elle resplendit d’un petit quelque chose qui fait baisser le regard de l’impudente.
« kohaku ? » prénom soufflé, qui écorche la langue, qui écorche un peu le cœur.
« profite bien, c’est fini. » sourire éclatant, la gamine elle se retourne, s’envole.
les larmes qu’elle piège à coup de prières,
ne pas craquer,
ne pas s’effondrer.
ne pas.
((she had the power to change the world but she couldn't save the one she loved))
elle a les paumes de mains chaudes ; le palpitant tordu par l’angoisse
l’angoisse de tomber, de pas pouvoir se relever. de se briser, de ne pas pouvoir se réparer ;
elle a l’angoisse de se louper, de devenir un de ces anges qui ont essayé de voler, mais qui n’ont jamais décollé
le bloc d’air coincé dans les poumons – douce suffocation infligée par ses propres soins pour éviter de trop stresser
les paupières qui font voile sur le monde, à refuser de voir la réalité, se perdre dans les pensées
les lèvres qui s’entrouvrent légèrement pour laisser passer quelques traces d’essoufflements
et la main qui se pose sur l’épaule, signe d’encouragement, signe de bienveillance,
mais signe de départ
un
élance toi et vole le myocarde qui implose dans la poitrine, mélancolie dessinée sur les traits du visage poupée ; à
faire semblant d’avoir mal, d’avoir la vague à l’âme, mais les secrets se dessinent et c’est la vérité qu’elle arbore ;
elle est gracieuse l’enfant, la silhouette qui s’élance,
qui danse, danse, danse, à toucher à peine le sol, a essayer de s’envoler, mais a finir toujours pas retomber,
douceur émanant de l’être, elle est belle la ballerine,
elle envoûte la danseuse ; elle est belle.
elle a le monde à ses pieds, les yeux univers sur son être –
talent inné, peaufiné – apprécié, adoré
et du haut de la seizième ;
elle est acclamée, proclamée.
petite reine du ballet
face à la belle imposture
je file à toute allure
loin de ce doux poison d'avril
et je roule en solitaire
lassée des vents contraires
loin de ce doux poison d'avril
et elle entend le bourdonnement dans les oreilles. puis c’est lointain,
et le son se rapproche, couvre les bruits de battements de son propre palpitant.
ça ne fait pas. boum. boum. boum.
mais.
ça fait juste.
bip. bip. bip. bip. bip.
c’est incessant, c’est frustrant. ça brise les tympans pourtant ça devrait être rassurant ;
rassurant parce que le cœur bat encore, parce qu’il est encore.
en viele regard rivé sur cet électrocardiogramme – stabilité faussée et ça lui donne la gerbe
les mains agrippées si fort sur la barrière de lit que les jointures de ses doigts deviennent blanches. elle a envie d’hurler, de lui hurler de se réveiller, de se battre de vivre d’exister, mais les mots ne viennent pas. ils restent coincés dans leurs prisons. et le regard se détache, se décroche, parcourt la silhouette au repos.
allongé, le corps reposé ; les draps blancs comme un linceul
il a l’air paisible, l’ange (déchu), mais il ne l’est pas. elle le sait,
elle sait que rien n’ira comme il faut. que du haut de ses dix-sept ans, la vie a basculé
pris un autre tournant, tournant pas désiré – comme lui. accident de voiture qu’ils ont dit, une véritable catastrophe qu’ils ont soufflés. mais c’est un vrai carnage comme l’âge de la gamine ;
le frère aimé, adoré, passionné – le frère dévoué, l’enfant héritier ;
il n’est plus qu’un ange endormi, plongé dans un sommeil profond, sans réveil.
parce qu’il ne se réveillera pas, il ne se réveillera jamais.
mort cérébrale ;
qu’ils ont écrit. de l’encre noire sur papier blanc.
comme si ce n’était rien.
la porte de la chambre qui s’ouvre ; les pleurs de la mère brisée, les grognements du paternel et les bavardages irrespectueux et. et. et.
ça suffit.
c’est trop. c’est trop et mia, elle explose ; elle hurle. si fort. la voix qui explose les octaves, qui fait régner le silence ; mia qui pousse les cris d’une première respiration d’un nouveau-né et.
elle s’enfuit ;
cette nuit, mia ne rentrera pas à la maison.
cette nuit, elle.
elle refuse de voir cette famille aux fondations instables ;
elle refuse de voir sa mère en larmes, le verre de vin rouge à la main. elle refuse de voir son père quitter la maison pour se perdre dans les bras de putains, elle refuse de.
mia, elle veut juste oublier – se perdre et pour une fois, regrettée la voie empruntée.
and she said ; i hope i’ll always believe in love. even if love shames me and tries to destroy me, i hope i’ll want to start again.
elle n’est pas bien mia,
souffle court, qui s’enchaîne un peu trop rapide – pulsions qui montent à la tête
le cœur un peu retourné, les pensées bazardées ; celles qui sont en vrac
assise sur cette chaise, dans ce café. les mains tremblantes autour de cette tasse de café encore fumante – pourquoi le café mia ? c’est amère – et elle a presque l’impression que lorsque la nouvelle sera passée, elle aura besoin d’un vrai goût d’amertume pour faire passer la pilule. parce qu’elle n’est pas idiote mia, elle sait qu’il y a quelque chose. que ce ne sera pas beau ;
que ses tableaux ne seront pas colorés, ils seront juste un peu ternes,
(fracassés, décolorés)
et mia, elle fera comme d’habitude.
se briser pour se reformer.
les larmes couleront à flots ; la vague à l’âme ; une inspiration ; une mèche de cheveux remise en place et elle reprendra sa vie. abandonnant quelques verres brisés de ce palpitant sur le chemin.
le regard qui se relève lorsque la silhouette de l’être aimé approche, c’est un sourire qui trouve tout de même sur place sur son visage poupon. sourire, toujours sourire.
«
mia. » mais elle ne répond pas, attend que le bourreau se fasse entendre –
«
je suis désolé, mais c’est fini. »
et ça sonne faux,
désolé, j’ai pas pris la bonne tarte,
désolé, je suis en retard,
désolé, j’ai pris le dernier yaourt à la vanille«
pourquoi ? » elle est calme mia, la voix posée, elle se surprend elle-même. alors qu’à l’intérieur, c’est le vacarme.
«
je t’ai trompé. »
«
oh. »
«
parce que je ne t’aime plus. »
et elle se bouffe les pulpes, inspire longuement, ferme les yeux quelques secondes.
«
tu n’étais pas obligé de le signaler, la tromperie aurait suffi pour me faire partir, ji ho-shi. »
et elle se redresse, abandonne. laisse le café fumant sur la table, attrape ses affaires. et avec un dernier regard,
un regard embué – ne pas craquer maintenant.
«
au revoir, eun ji ho »
et ce n'est pas des fleurs sous ses pas,
c'est des pleurs et des morceaux de son cœur.
she stopped looking for her other half.
for she realized she was whole.
unblemished nor lacking,
she was imperfect perfection itself.
she blamelessly loved herself on her own.
another person’s love was just another jewel
to the crown she held.
the only love she needed the most
was from herself.
elles sont belles,
elles attirent les regards,
le respect
les envies
la jalousie
des reines modernes ; des roses bien piquantes, aux mots bien tranchants – et elles forcent l’admiration, la peur, beaucoup de choses qui font d’elles un cocktail explosif pour le petit peuple.
s’attirer les foudres de l’une d’elle est un affront ; s’attirer les foudres des quatre est une descente aux enfers
et elles sont là, assises à leur table habituelle. conversation sur les derniers potins, sur le dernier coup monté. et elles sont toujours à la pointe de la mode ; richesse éclatante, étalée sans peur d’être jugée
c’est le petit brunch à l’habituel, une tradition bien montée, bien ficelée, bien gardée. un caprice de la plus douce. à pas vouloir voir perdre sa deuxième famille de vue, à vouloir les garder près d’elle, à ne pas voir les secrets bien enfouis. à penser tout connaître de ses amies – mais les visages sont bien dessinés ; réalité bien gardée ; secrets bien protégés.
( ► )
viens on s'aime, on s'en fout
de leurs idées, de ce qu'il pensent
viens on s'aime, et c'est tout
on fera attention dans une autre vie
viens on s'aime, on est fou
encore un jour, encore une nuit
il brille autant que le soleil,
son sourire,
il est plus éclatant que la lune,
son sourire,
elle a le cœur heureux, si amoureux,
elle respire le bonheur l’enfant, celui qu’elle n’a pas ressenti depuis longtemps ;
loin des petits bonheurs la chance, des petits plaisirs de la vie.
et mia, elle s’avance. au bras du paternel.
le bouquet de fleurs dans la main, la silhouette au caramel drapé d’une robe blanche. elle fait pureté sauvage, un peu sage.
aujourd’hui, elle veut juste être jolie mia, jolie pour
kohaku.
le regard brillant vers l’être aimé ; ils seront bientôt époux, bientôt mariés –
la mélodie résonne. et la jeune femme arbore un sourire un peu fatigué, peut-être blasé lorsqu’elle croise le regard de son amant – il s’amuse, elle boude un peu.
parce que lui seul sait à quel point, elle la trouve ridicule cette mélodie. alors baisse un peu la tête, s’empêche de rire,
les pas s’enchaînent,
et cette allée aux pétales rouges est sûrement la route la plus exacte jamais empruntée de sa vie ;
signification au bout du chemin, elle ne fera plus qu’un avec celui qu’elle aime.
et mia, lorsqu’elle détourne un peu le regard, elle a un coup au ventre, par les regards croisés, des bons, des mauvais, des absents – mais elle fait abstraction, attrape la main de son homme, l’amour épanouit tandis que les propos s’enchaînent –
…
«
oui, je le veux. »
«
oui, je te veux. »
les alliances échangées. l’appartenance à l’autre
your mine, i'm yoursle baiser passionné, un
je t’aime souffler sur les lèvres, et c’est la vie qui commence
---
les talons aiguilles claquant sur l’asphalte, elle avale la vie à coups de sourires et d’œillades
et elle respire le bonheur l’enfant, elle expire la joie à en faire tourner les têtes
puis elle a les hanches qui dansent mia, qui attirent les regards indécents. ceux qui jugent un peu. elle a la silhouette drapée de vêtements communs. mia, dans un simple jeans, dans un simple tee-shirt, elle ferait pâlir les reines de beauté de miss univers. et elle claque le pas de façon déterminée. la chevelure ondulée attachée, elle a l’air de chantonner l’impérieuse, du bout de ses pulpes carmines. un appel à la vie qui ensorcelle –
et le regard pétille quand les pupilles obsidiennes se déposent sur la devanture,
le palpitant qui se gonfle et l’inspiration qui noie l’être au fond quand elle passe la porte de ce salon de tatouages