garçon-malice se rit des dangers et s'esclaffe des risques lorsqu'en son chemin ils se dressent. garçon-léger laisse ses prunelles se charger d'étoiles lorsque de ses sourires, il immole les peines sur un bûcher de bonheur. garçon-astre se meurt pourtant d'avoir trop encaissé et laisse l'explosion ravager sa galaxie, s'échouant en nébuleuse sur le sol des remords. aleksei, le russe qui se pensait busan de coeur se noie dans la quête désespérée de la recherche de réponses et en sa poitrine se dessine le trou noir et béant aspirant tout. gamin ne comprend pas, gamin est désabusé lorsqu'il imprime ses pas sur le sol meuble d'une terre humide. les certitudes s'effritent et se dérobent en cheval-cavale, mais il refuse de baisser les bras. et puis il y a celui-là qu'on appelle astra et qu'il connait si bien de leurs folles soirées rouges ; dont il ne connait rien d'autre que le prénom pourtant. homme se peignant aujourd'hui dans le paysage de sa douce suji ; et sans douce a-t-elle peint en retour quelques esquisses de réponses dans ses paroles qu'il imagine tout aussi folle qu'elle puisse l'être elle-même (douce folie, qu'il l'aime, cette désinvolture). l'étudiant pose ses fesses sur le banc, point de rendez-vous, tire d'un geste sa capuche pour la rabattre sur sa casquette. souffle sur ses mains, trépigne et piétine le sol. dans un élan nouveau, désire allumer la cigarette qu'il s'est surpris à fumer depuis peu.

esprit trouble, les astres s'alignent pour offrir monts et merveilles, mais parfois chaos. astra, l'instinctif, se laisse porter par un vent froid qui n'a de cesse de glacer son cœur pourtant en joie. protecteur d'une âme désinvolte et douce, douce et délicate suji, la précieuse. chien enragé, chat sauvage, fourbe requin, il tourne autour de la poupée de porcelaine pour bien des raisons, cherchant à repousser tout ce qui pourrait être néfaste pour elle. sans pitié aucune, astra, bon garçon, bon coeur, assassine le garçon qu'on nomme aleksei. assassin d'un coeur, assassin d'un amour pur et délicat. agresseur d'une douceur, astra mécontent déchaîne les enfers pour laisser la colère des dieux s'abattre pour celui qui pourtant, est un frère, un compère. envolée, la douceur du danseur, lui qui se dirige tête haute à ce lieu de rencontre. rencontre épineuse, astra sait ce qu'il faut dire et ne pas dire. astra sait ce qu'il doit faire et ne pas faire. astra n'est qu'une tornade. une tornade qui ne souhaite arracher, détruire tout ce qui est néfaste pour mieux rebâtir dans la vie de sa belle brune. est-ce vraiment bon ? référence à celle qui se trouve prête à brûler entre ses doigts. néfaste. à son image. astra le tourment d'un blondinet bien trop sûr de lui. je suppose que non, mais bon, c'est bien à ton image. adieu les banalités, astra engage, astra crache son venin. rancunier, déterminé, il est loin de vouloir pardonner et lâcher celui qui est coupable d'une douleur persistante dans la vie de sa belle suji.

la criminelle suicidaire entre ses doigts brille en un vif point. autrefois présente à ses lèvres lors de rares soirées, elle se fait plus imposante et nécessaire. s'impose et réduit ses écarts de visite ; de mois à mois, elle presse le pas jusqu'à ses poumons de semaines en semaines, de jours en jours et, aujourd'hui, d'heures en heures. le dos se voûte lorsque de ses talons il meurtrit le sol ; le g a m i n frémit du souffle froid de l'angoisse qui chatouille sa nuque. enfant détermination n'abandonne pas ; son palpitant s'oppresse d'une situation dont il ne saisit pas les détails et de ce manque, il se sent immolé chaque jour. « oh, wasseo ? salut à toi aussi, astra. » aleksei l'idiot heureux n'est plus que l'ombre de lui-même : ni plus idiot, ni même heureux. face au mépris de glace de son frère d'armes, il n'offre qu'un ricanement précédent l'ultime bouffée, écrase la longiligne sous son pied. « de quelle image tu parles ? comme si j'avais besoin de me donner une image. » oh, le russe aurait aimé ajouter, saupoudrer, quelques mots dévastateurs. appuyer sur les points sensibles d'un sourire grinçant ; mais il n'est pas ainsi et ses commissures ne s'étirent que d'un éclat de joie véridique. si astra semble nourrir quelques rancœurs, ça n'est pas son cas. « en fait, je doutais du fait que tu viennes. » murmure dans un souffle, ses orbes figés sur l'élégant garçon de charmes.

astra, prince lunaire et de multiples autres satellite, lui qui pourtant pacifiste, doux et propre se change en démon qui ne cesse de déchaîner les enfers. en colère, déçu, nauséabond face à un frère d'armes. il s'installe proche de celui qui semble trop confiant, trop à l'aise alors que le garçon lunaire dégaine son arme venimeuse, prêt à bombarder l'autre si besoin est. la loyauté envers les red pistols est pure, véritable, mais astra n'aime guère aleksei. il n'aime guère celui qui n'est autre que l'auteur d'une douleur et d'un tourment interminable pour sa douce fleur des champs qu'est suji. protecteur en toutes circonstances, astra ignore propos et affirmation de l'autre. il ne souhaite qu'en finir au plus vite histoire de retrouver un air plus respirable, plus sain. arrête de jouer sur deux tableaux, t'es loin d'être un ange et tout le monde le sait. le sourire au coin des lèvres, il n'est que narquois. astra perd patience, il n'est pas là pour jouer aux cartes avec l'autre, mais plutôt pour les déposer, les décoder. tu cherches quoi ? tu cherches à t'offrir un tableau de chasse parfait ? tu cherches à combler un certains appétit pour jeter les restes comme si ça n'était qu'un détail ? tu cherches ? t'attends quoi pour être quelqu'un de pur et de vrai pour une fois dans ta foutue vie ? sécheresse des mots, amertumes dissimulée, astra empoisonne, pique encore et encore jusqu'à ce que l'autre s'abaisse, laisse sa garde se briser pour laisser parler ses innombrables vérités.

violence des mots amers qui s'inscrivent à même l'âme par lames. syllabes cruelles qui ne devraient que l'effleurer, mais portent à son cœur le poids de ce que l'on ne comprend nullement, de ce que l'on ne peut saisir ; de ces non-dits que l'on reproche à l'aveugle. gamin solaire s’éteint. nébuleuse en chute libre, perdu dans les abîmes de leurs regards noirs comme l'onyx, ceux qui hurlent à son passage. pourtant, si seulement aleksei avait pu leur en vouloir ; pourtant, s'il avait su de quelle façon haïr les gens, peut-être aurait-il pu s'en alléger. mais il pardonne leur venin d'un sourire, et ses yeux se plissent. gamin a m o u r. et à l'instant où le décoloré ne peut saisir ce qu'astra lui reproche, il se plaît néanmoins à songer que le garçon de charmes se trouve être loyal pour les chanceux à ses côtés. « je t'arrête : j'ai jamais prétendu être un ange, astra. » le timbre est sec mais non pas moins doux ; suave mais ferme, il n'a jamais désiré être un saint et s'en sait bien aux antipodes. « mais je ne comprends juste pas. et tu as l'air de savoir bien des choses. » les sourcils se froncent et apposent dans les pupilles l'orage du tourmenté. l'étranger retrouve sa place sur le banc, et dépose les armes, les dents violentant la lippe prisonnière. « je voulais te voir parce que tu as l'air proche de suji... et j'ai besoin de savoir si tu sais quelque chose. j'ai l'impression qu'elle est malheureuse, ou qu'elle m'en veut, mais j'ai beau retourner la chose sous tous les angles... je ne comprends pas pourquoi. » gamin déglutit. la voix se brise. seul le soupire subsiste. « s'il te plaît, astra. »