the gods do not protect fools.
fools are protected by more capable fools.
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il ne sait pas vraiment quel heure il est et pourtant, c'est bien sa carcasse qu'il traîne dans les rues de busan. intoxiqué, à son habitude. bruit de plastique, poigne ferme sur les sangles fragiles du sac qu'il tient à une main. contenance douteuse. alcool pas cher. le luxe n'avait plus de goût pour le palais autrefois difficile du fils de chaebol. il ne cherchait plus le plaisir d'être euphorique, non, il n'avait besoin que de remplir ce manque dont il était dépendant. seul ou accompagné. sa silhouette se forme et se déforme, son ombre bouge dans plusieurs sens lorsqu'il passe sous les lumières des lampadaires. puis cette cigarette, glissé entre ses croissants de chairs. qui se transformera bien vite en un stick de joie. nouveau voyage, direction les méandres de son âme. puis il va à sa destination, en espérant peut-être y trouver là-bas un compagnon. qui lui aussi, avait l'habitude de s'y trouver. passer du temps, pour une fois, avec quelqu'un qui n'était pas de ces groupes dont il faisait parti. les soirées avec les red pistols étaient amusantes mais, il s'y trouvait certaines personnes qu'il évitait, ou tout du moins, une en particulier. kitae. souvenir douloureux. c'était son ami d'enfance, il l'adorait mais, il ne le supportait plus. sa famille, ses anciens amis. si il le pouvait, il oublierait. mais malheureusement, c'est le seul luxe qu'il ne peut pas avoir. ironie du sort, l'argent ne faisait vraiment pas le bonheur. et il inspire, et expire. fumée blanchâtre, dansante sous la brise froide de la nuit. et il finit par arriver à cet endroit, l'endroit habituel, celui ou ils se retrouvaient. pour refaire le monde, passer du temps, discuter de tout et de rien. de musique, du musicien mais jamais de lui-même. non souhaité, supposé inconnu à ses yeux, il aimait garder ce "secret". tout en gardant en tête que ce dernier pouvait facilement mentir mais, il ne lui en tenait pas rigueur. après tout, ce n'était pas étonnant. cependant, la discutions n'avait jamais eu lieu, et tant mieux.

le dépendant s'installe, dans l'herbe fraîche. et il regarde autour de lui. pour ce soir, il se trouve qu'il sera seul. léger soupir. devrait-il lui faire part de sa présence en ces lieux ? il hésite. quelques instants. pour finalement ne pas le faire. pourquoi donc viendrait-il déranger le jeune homme, surtout à cet heure-ci ? les yeux portés sur son téléphone. 02:31. et le mobile trouve finalement vite refuge dans sa poche de blouson. il aurait dû prévenir le musicien avant, il était trop tard et il était encore trop raisonnable pour avoir le culot d'apparaître sur l'écran d'accueil du téléphone de ce dernier. pas assez intoxiqué. logique qui reste encore présente. alors il souhaite y remédier. il ouvre ce sac en plastique, se sort sa première bouteille. tâte l'une de ses poches et s'assure avoir prit avant de partir sa consommation. validé. et le bruit d'ouverture de bouteille, il boit la première gorgée. sourit. enfin. et son dos vient épouser l'herbe. ses yeux se ferment, et il apprécie le silence du parc, sa solitude. tout en gardant en tête que dans sa main droite, se trouvait le nectar du diable.  

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❀ C'est l'angoisse d'une nuit sans lune, la suffocation dans une chambre confinée, intoxiquée par les vestiges d'une fumée de nicotine qui pique le nez, pourrit les poumons…ce sont les multiples mouvements d'inconfort dans un lit trop froid, bien trop froid, bien trop vide. C'est la solitude qui s'immisce dans sa tête, qui vient ronger son esprit, occuper ses pensées qui se chevauchent et s'entrechoquent, qui hurlent dans sa tête et qu'il aimerait faire taire d'une balle au milieu du front. Ca lui arrive parfois. Souvent. Quand la nuit tombe et que la vie se tait, que la ville se meurt dans un silence glacé, quand papa n'est pas encore rentré…depuis deux longues semaines. Il a arrêté de s'inquiéter, Jihan. Il sait qu'il vadrouille sûrement sur les routes coréennes en espérant qu'on donne un peu de reconnaissance à sa voix. Une voix adulée par des millions de coréens autrefois, à présent ternie par l'amertume d'être plongé dans l'oubli. Jihan a peur de terminer comme son père. Homme qu'il admire autant qu'il méprise.

Ses pieds finissent par trainer jusqu'à la cuisine. Le cadran affiche 1 : 23 AM et le gamin soupire en s'appuyant sur le plan de travail…la nuit vient de commencer et elle semble déjà interminable. Il aimerait promener ses doigts sur la guitare posée contre le mur du salon mais les sirènes bicolores retentiraient la minute suivante à cause des voisins. Il aimerait attraper la bouteille d'eau de vie sur l'étagère en face de lui, mais l'alcool et la solitude ne font pas bon ménage. Il risquerait d'appeler son ex, d'envoyer un message maladroit à une fille alétoire en lui isant qu'elle lui manque et qu'il veut son corps. Il se réveillerait le lendemain, après avoir black-out, sous une pluie de messages enthousiastes de ladite fille et n'aurait pas le cœur de la repousser. Son pouce défile sa liste de contacts sans grand enthousiasme avant de s'arrêter sur un nom qu'il ne connait que trop bien.
Hojoo
Partenaire de solitude et de bouteilles de vodka bon marché. Le gosse déchu qui cache bien des choses dans un cœur meurtri, mais Jihan n'a jamais voulu en apprendre plus malgré la curiosité qui ronge. Peur de le brusquer. Peur d'être lourd, de le faire fuir…il n'aime pas forcer les gens. Il sait, pourtant. Il sait que Hojoo, c'est " le mec du journal ", le mec dont l'ami est mort noyé. Son visage semblait familier, et pendant des jours il a cherché…avant d'écrire son nom dans un moteur de recherche. Et c'est là que tout s'est illuminé. Il n'a jamais rien dit, et n'en veut pas à son ami de minuit d'avoir gardé le secret. Il l'aurait fait, lui aussi.
Il n'appuie pas sur le contact, néanmoins. Peur de déranger. Peur de réveiller. Un grognement s'échappe de son gosier alors qu'il marche jusqu'à sa chambre pour enfiler un jean et des chaussures, un bonnet sur la tête, une veste, une écharpe. Il attrape ses clés, son téléphone, un paquet de clopes et ses écouteurs. C'est suffisant pour une virée nocturne, en tête à tête avec ses pensées et la nicotine qui grille son intérieur.

Le temps est long et court en même temps, ses jambes se perdent dans les ruelles mal éclairées, habitées par les marginaux, les drogués, les dealeurs en recherche de notoriété. Elles finissent par le porter jusqu'au parc où ils avaient l'habitude de se retrouver…et il sourit en voyant un corps étendu dans l'herbe au loin. Comme si leurs âmes étaient connectées, qu'ils étaient faits pour se retrouver ici cette nuit. Même sans paroles. Appel silencieux. Il arrive rapidement à sa hauteur, où il place ses jambes de part et d'autre du corps de l'échoué pour le regarder d'en haut, visage incliné sur le côté dans un regard interrogateur.
" Alors comme ça on se descend une bouteille sans m'inviter ? "
 

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le silence qu'il redoute tant l'enveloppe, lui qui voulait tellement se sentir seul n'arrivait pas vraiment à faire face aux répercutions que cela causait. les souvenirs douloureux, les pensées noircies d'une idée morbide. alors il inspire et expire. faire le vide. dans son psyché. champ de bataille, débris d'un être explosé en milles morceaux. et son esprit vagabonde dans les méandres des souvenirs pénibles. l'aventure est torturante, amer. il peut se voir rire aux éclats, insouciant. encore pure et innocent. ça a un goût amer, et quand il avale sa salive, c'est encore pire. car il peut sentir ce chagrin, celui qui ne demande qu'à exploser. faire son deuil. pourtant il en pleure, toujours et encore mais, rien n'y fait. il n'y arrive pas. passer à autre chose ; impossible. pourtant c'est un chemin sans échappatoire, car, se sentir ainsi ça le rend vivant. lui qui rêve de voir la faucheuse. hypocrite. perdu dans ses pensées, il ne distingue pas le bruit de l'herbe se faisant marcher dessus. ne distingue pas non plus, la présence qui se met au dessus de lui. c'est lorsqu'il l'entend. lui. qu'il sourit. le drogué est content. voix douce et taquine. voix musicale. la sienne. il n'a pas besoin d'ouvrir ses lourdes paupières pour savoir qui se trouvait là, cependant, il les ouvre. c'est d'un sourire en coin qu'il accueille l'être artistique. « ah ~ dit le gamin de riche, dans un murmure. et ses iris sont tout aussi accueillante que son sourire. je pensais que tu dormais et puis, il était assez tard, j'avais peur de déranger. » avoue le fils de chaebol, dans un gloussement enfantin, cristallin. ses pensées sombres sont bien vite volatilisées, son esprit préférant laisser entrer celles plus agréables, celles qui contenaient l'artiste en elles. il était heureux de le voir ici, comme un hasard bien fait, de savoir que ce soir, il ne serait pas seul, que ce soir, il allait pouvoir partager du temps une nouvelle fois avec une personne qui n'allait pas se donner le droit de lui dicter ses actes.

il adorait ce que faisait jihan, en était fan de la première heure. plus d'une fois il se retrouvait dans ces concerts de fortunes, bien caché, pour admirer ces musiques. ce groupe. il aurait aimé être ainsi. être talentueux. mais ses domaines étaient bien moins aussi artistique que celui du groupe. il n'était bon qu'à boire, fumer ou faire du taekwondo. les études, aussi, ces études qui étaient soit disant importantes. baliverne. attendant que le musicien prenne place à ses côtés, il ne bouge pas, préfère regarder ce ciel étoilés. « les étoiles sont particulièrement belles ce soir. fait-il doucement. j'aurais fini par t'appeler à un moment donné, l'envie de voir ce spectacle seul aurait été égoïste.. et son faciès se penche en direction de l'ami vagabond, l'ami nocturne. d'ailleurs, comment ça se fait que tu sois venue ? » termine le solitaire, curieux de savoir par quel hasard, en cette soirée, les étoiles avaient décidés de croiser leur route.

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