cheveux au vent. fenêtre baissée. moteur vrombissant. rires étouffés, volants par bourrasques comme des feuilles d'automne.
chanson hurlée à tue-tête. bottes rouges scintillant dans la nuit noire. sourire à demi-teinte, remplaçant la pâleur des joues, par le rose des moues.
clic d'un polaroid. les yeux pétillants comme des bulles de limonade. les draps défaits. l'odeur du jasmin et de la vanille combinée.
une plume des oiseaux d'anaïs nin. un œil obscène jetant son dévolu sur des nobuyoshi araki. l'électricité des concerts post-punk underground.
"dis seola, ne veux-tu pas être en vie avant de mourir ?"
L'échine courbée, elle prenait l'habitude, les manches relevées, de creuser sa propre tombe. Silencieuse, l'âme en deuil de moments délicieux, qu'elle avait croqué à pleines dents, le jus de l'existence lui collant aux doigts, la chair gargouillant dans son ventre satisfait. Elle les dévorait. Il ne fallait laisser passer aucune occasion d'être heureuse, c'était les derniers mots de sa mère, ceux qui l'ont marqués, il y en avait tellement peu.
Qu'il se cache dans les mains salaces de gars étranges, les dos reposant contre des murs judas, ou dans le fond d'un verre rougie par l'alcool, il fallait l'emporter avec soi. Foutaises les mots doux et les caresses, au diable les pincettes, il fallait le violenter, le secouer, le faire crier, le dévorer et en faire craquer les os entre les canines.
"je voulais vivre intensément et sucer la moelle de la vie. et ne pas, quand je viendrai à mourir, découvrir que je n'aurai pas vécu."
Seola avait faim. Faim d'amour et d'attention. De bonheur et de tristesse. De tragédie et de comédie. De rose et de bourbon.
Seola n'avait pas le temps d'exister, il lui fallait courir après la mort, la taquiner, la frôler, lui serrer les mains et lui chuchoter, en toute intimité comme une jeune amoureuse, qu'elle lui reviendrait plus exquise. Plus juteuse. Plus vivante que jamais. Elle voulait lui partager ses sorts, et se moquer de la fatalité sous ses jupes sombres. L'apprivoiser.
Seola comptait les avions qu'elle voyait passer dans le ciel, et s'inventait une vie. Improvisait la vie, à chaque seconde, s'esclaffant avec des inconnues, tombant amoureuse d'étranges apparitions.
Elle recensait les astres qu'elle voyait, et se renseigner, la face couverte d'un drap de lueur morbide, sur leur nom et leur histoire.
Seola n'avait pas besoin de parler, elle préférait le langage des yeux, lisait les traits et composait une scène mélodramatique dans sa tête remplie de malice et de mystères.
Elle était alcoolisée, saoule, tempétueuse, changeante comme la marée nocturne...et semblable à ses flots, elle se morcelait entre surface illuminée, et face ombragée.
Seola était des petits morceaux de récits d'un écrivain fou, ou d'un amateur de romans érotiques masqués d'eau de rose. Une exposition d'art moderne, dérangeante et incompréhensible. Sensible. Humaine. Libre par esthétisme.
Mais
Seola avait peur surtout.
Peur. Simplement. Bêtement. Méchamment. Attachée à une mécanique, elle avait peur de la mort et de la douleur. C'était cette peur qui la rendait aussi capricieuse, aussi démesurée.
Et elle espère, à la fin de ses jours, susurrer que le combat était beau. Qu'il l'est encore toujours. La voix s'engourdissant, les poumons se vidant, le corps se recroquevillant, les yeux, perdus dans la profondeur des voûtes célestes, s'éclaircissant.
Comme sa mère. Celle dans laquelle elle avait grandi égoïstement, semblable à un parasite rongeant son espace, son intimité, s'incrustant contre sa chair, ne la laissant pas respirer, ne la laissant pas expirer, volant son plaisir, volant sa jeunesse et ses amours. Volant sa liberté et l'attention qu'on lui portait, avant quand elle était l'unique, la seule et non définie par l'énormité de son ventre.
Avec un peu de vin, elle s'en irait. Avec un peu de chance, elle disparaîtrait. Avec une seule ligne, elle s'oublierait.
C'était douloureux, comment elle s'imposait à elle...oh non, elle avait changé d'avis, elle n'était plus prête. Oh non, mon dieu, s'il-vous-plait, ça n'était plus ce qu'elle voulait ! Si elle se réveillait le lendemain, la connerie ne serait peut-être plus ? Elle avait dit oui pour un enfant, parce que ça semblait facile, ça semblait normal. Et toutes ces mères en devenir qui sourient dans les magazines, elles ont l'air heureuses "
pourquoi pas moi". Quelles pétasses ! Pourquoi maternait-elle cette peur, elle, pourquoi ces larmes, pourquoi ce visage qu'elle ne reconnaissait plus, cette silhouette qui n'était pas la sienne...en fumant, elle maigrirait, c'est ce qu'elle se disait. ça partira.
Partira.
Loin, avec quelques débris qu'elle ramasserait. Un peu de liquide, qu'elle nettoierait. De ses propres mains, elle effacerait l'erreur. C'était juste un essai. Un seul, la prochaine fois elle sera vraiment prête. Elle le voudra vraiment. Elle savait maintenant ce que cela lui en coûtait.
Sa nourriture, son eau, son oxygène.
Son temps, son sommeil.
Sa satisfaction, sa vanité, et ses illusions. Ses petits moments de bonheur dans l'inspiration d'une poudre, l'ingestion d'une pilule, la mutilation d'une seringue.
Elle avait peur. "C'est normal" que disait le médecin "vous êtes une jeune maman, c'est normal d'être un peu stressée, vous n'avez rien qui cloche", elle en avait ri en rentrant, assise sur le siège passager de la voiture, les mains retenant son ventre, son époux la regardant d'un air rassuré. Elle en avait ri. Rire pour expulser ses émotions, ses sentiments. Elle semblait si contente, "je t'avais dit qu'il saura te rassurer, les médecins te l'ont dit, tu t'inquiète pour rien." Et son rire devenait plus fort encore, il ricochait contre toutes les parois, troublant la radio et les vibrations du moteur, dérangeant le bourdonnement habituel de la ville. Dérangeant son cœur. Ses battements. Dérangeant le sommeil du bébé qui se débattait contre ce rire. C'était drôle. Comment elle avait l'air heureuse. Les joues roses et les yeux brillants. Les veines de sa gorge prêtent à exploser. Le front reflétant la lumière voluptueuse de la journée.
C'était drôle...
Presque trop drôle...
You can try to forget me but I won't let you easily
I'm floating out in the water, washed out to sea
Drifting away with time you'll regret you conceived it
Clean up the dead you leave behind
Just like insects
Maman qui s'inquiétait, le torchon malmené entre ses doigts anxieux, le front ridé, regardant à travers la vitre si sa fille allait enfin rentrer. Seola, aux godasses usées par ses nombreuses danses nocturnes contre la monotonie de ses jours ambiants. Il y avait, dans sa chambre, un tas de feuilles ennuyantes, blanches d'infertilité, balancées dans un classeur qu'elle s'était promise de ranger une autre fois. Juste, pour cette nuit, elle oublierait ces contrôles de mathématique, et ceux de géographie. Puis, oublierait-elle son emploi du temps bien minuté pour une princesse ralentie par un boulet à sa cheville. Oublierait-elle sa tête, décapitée par ses cris, dans l'atmosphère aérienne d'une soirée fraîche de printemps.
Seola, aux cheveux lisses, noirs comme le plumage d'un corbeau, aux yeux rieurs, à la bouche mielleuse. Seola, dont la jeunesse ne cessait de s'écorcher entre les épines de la maturité. De la grandeur et la perfection.
Elle traînait avec les populaires, souriant aux foules démunies de la petite société que formait le lycée. Avec ses notes excellentes, et son talent pour l'écriture l'ayant mené au rang des élèves favorisés, préférés, la tête de l'embauche pour une bourse dans une des universités les plus prestigieuses des usa. Car il y avait ce drapeau, d'étoiles et de rouge entourant ses hanches, caressant ses seins, une coréenne dénaturalisée pour le rêve américain de parents ambitieux. C'était cette même ambition qu'on lui avait passé dans les veines, et l'adn. Seola était le produit même de ces films à succès, factices, saupoudrés de rêves et d'illusions de toute sorte.
Seola...
Elle prenait de la place. Dans une pièce remplie de personnes, elle dérobait l'air et les regards. Les mots et les personnes. Elle était imposante, trop grande pour son corps, ses envies et ses idées ricochant dans sa caboche trop pleine; de sa bouche se déversait des flots visqueux de jolies phrases bien construites, de petits poèmes à déguster le temps d'une discussion pseudo-intellectuelle. De son être, on se nourrissait. De son âme, on s'abreuvait. Violant son espace, des yeux explosant contre son visage, des mains embrasant sa peau, des flashs d'iphones dans lesquels on la capturait, des rictus malsains attendant qu'elle s'embrouille dans ses pensées.
Qu'une folie assène son joli cou, d'un coup bien porté.
Elle tournoyait. Tornade qu'on avait modelé à travers les réseaux sociaux, dans les graffitis des toilettes, dans les rumeurs et les murmures. Dans les "on dit", les lits et les engueulades. Dans l'alcool et la crasse. Dans le goudron sur lequel elle avait une fois dégueulé. Dans les draps qu'elle avait une fois ensanglanté.
"tu es qui au fond ?"
Caméléon social laissant, au sein de son artère, un océan s'enrager, elle ne pouvait jamais réellement répondre à cette question...elle se pensait être un tout à la fois. La prude aux couleurs pastelles, la salope au rouge à lèvres souillé. L'élève excellente, la fêtarde excessive. La méchante superficielle, la sainte adorable.
La
fille et l'
inconnue.
ON AURAIT PU T'ECRIRE DES CHANSONS.
Juste un cœur juvénile troublant leur esprit...embrouillant les pistes, actrice de la vie, elle avait appris à lire sur les visages, à improviser ce que les autres voulaient et inventer leurs fantaisies. A protéger ses tripes, et ce cadavre qu'elle portait sur le dos. Le sien, celui de l'inconsciente innocente qu'elle avait descendue un jour de pleurs.
Seola...
Seola n'avait jamais été d'ici. Jamais d'ailleurs. Toujours partout. Sempiternellement nulle part. Une confusion général, un brouillard dément. Une folie ravageuse...Seola était une malade étrangère à son propre esprit, méconnaissant l'ampleur de ses idées, la pesanteur de ses syllabes. Un chaos...
C'était drôle. Presque trop drôle.
Son effet était dévastateur, semblable à une drogue que l'on aurait prise. Semblable à de la haine se transformant en euphorie, à de la peur se retrouvant coincée dans une voiture. A une mère, riant aux éclats. Parce que "rien" ne clochait. Rien. Si ce n'est tout.
Deux moins ne peuvent donner un plus. Deux plus ne peuvent donner un moins. Et son sang qui tâchait ces draps, ces lames qu'elle avait caché sous son coussin, cette virginité qu'on avait volé à coups de soirées et d'attentes aggravées, il n'était pas le sien. Il n'était pas celui de maman. Ou celui de papa. Il n'était pas le sien. Pas celui de celle qu'elle voyait sur la photographie.
"tu es qui au fond seola ?"
Pas ta fille, maman. Celle d'une autre à qui Papa m'avait arraché. Une autre furie, tout comme elle, à l'ambition crochue, s'accrochant à des atomes explosifs, à de funestes désirs. Des délires colorés, des croyances abrupts et fantasques à la fois. Seola, elle tenait ça d'une fervente dévote en l'absurdité, son pouvoir de conviction, celui qui pouvait pousser un chrétien de foi à arracher son foie et valser dans une bacchanale aux airs anciens et profonds. C'était son seul talent à Seola...croire et faire croire...Maîtresse d'illusions, fourberie de la fatalité, une destinée tragique l'attendait lorsque, folle de rage, trahie par ses parents, elle décida de quitter l'amérique pour la corée. Retrouver sa véritable maternelle : une droguée à la magie poudrée.
Maman l'avait retrouvé différente...cette chose premièrement si minuscule qui lui avait fait tant peur.
Seola, c'était ainsi qu'elle avait souhaité l'appeler, l'humaniser. A présent, elle ne lui volait plus rien...Grandie, amincie, la ressemblance était frappante. Troublante. Et de pleurs et de honte, elle l'accueillie entre ses bras repentants. Demandant pardon pour ces années perdues à courir après des médicaments mensongers au lieu de chercher à reprendre contact avec le fruit de ses viscères.
L'enfant lui avait baisé les mains, les yeux larmoyants, le sourire tirant son beau visage, sur ses genoux avait-elle posé sa tête trop lourde, lui confessant ses sentiments, avouant ses émotions. Elle lui avait promis de tout oublier pour un peu d'amour, un peu de sa maman.
"
Non, je n'y toucherai plus, pour toi et pour moi."
You will grow all you need to grow inside my spine
And then take what you need to take, what's yours is mine
And then just give all you want of it to some new thing
I'll stay here, the provider of that constant sting they call love
You will drain all you need to drain out of me
All the colors have washed away, no more rosy sheen
Not just a pale isolated shallow water place
Oh what a place I call myself
Oh love all you need to love before it goes
When your face becomes a stranger's I don't know
You will never remember who I was to you
Carried in the womb
I'm called mother
I'm called home
Kafka disait qu'il était doux de s'adonner à la destruction. Le chaos venait d'ailleurs, pas du mensonge de papa, pas du cadavre de maman, pas de son overdose, ou de ses propres pieds s'étant perdus dans Busan. Pas des cigarettes qu'elle fumait dans sa petite baignoire, pas du paquet traînant sous son coussin, pas non plus des cendres recouvrant ses journaux gribouillés de paroles insensées, de paroles compliquées, trop compliquées à saisir.
Ça venait de là, entre les boums-boums de son cœur, dans cet espace confins, le temps d'une reprise d'existence, d'une bouffée de vie, et il fallait refaire partir la machine. Le rouage recommençant sa course, encore un saut dans le vide, dans les méandres de ses côtes, puis le battant se faisait reprendre par les fils organiques.
Quelque-chose en elle s’était brisé et avait libéré une tempête d’émotions…une bourrasque de pensées. De ridicules rêves s’accrochant à la racine de ses cheveux, ne démordant pas, même lorsqu’elle secouait sa tête. Il y avait ces petits bouts d’illusions qui s’étaient amassés dans son myocarde, des patchs de couleurs, comblant les trous formés par...
Le bonheur était brut sous les néons. Le corps s'entrechoquant avec d'autres rejetés des flots, des noyés le temps d'une nuit pour s'amuser et remplir le crâne de musiques assourdissantes. Elles s'infiltraient en elle, par les nombreuses fissures dont elle était elle-même responsable par solitude et folie. Le plaisir était brutal lorsque les coups la marquaient de bleus, de galaxies aux teintes diverses. De cicatrices. De rouges. D'ecchymoses violets.
De baisers.
Elle pouvait rire et hurler qu'elle aimait la vie dans la suffocation d'une fête. Dans les rues, lorsque les danses s'estompaient et que tout le monde partait se coucher. Dans les oreilles de tous les fantômes hantant les recoins de sa chambre. Dans le vide de son être...celui qu'elle n'arrivait jamais à totalement reboucher. Peut-être que l'écho aura un semblant de ciment...
Oh oui, le bonheur était là. Dans l’insouciance et l'oubli, tel était le secret. Il était dans la transpiration embrassant les chairs épuisées par ces mouvements de foule, il était dans la malice d’une jeune fille en fleur roucoulant contre le torse d’un homme, il était dans les brûlantes haleines éclaboussant les cous humides, il était dans le frétillement d’un cœur nouveau qui regardait, au loin, l’horizon s’embrouiller par l’alcool et l’euphorie. Dans cette même mélancolie, qui, plus tard dans la nuit, lorsque le corps serait au lit, refroidissant de ses pas effarés, ferait couler des larmes d’achèvement. Ou dans les courses perdues…dans ces pas qu’on ne revoyait, par la suite, plus jamais…ces visages qui ne faisaient plus la fête. Toujours cette maudite course déjà perdue après le vertige même d’un songe épuisé par des mots réutilisés à l’infini. Ça se vendait toujours. Comme on vend de la drogue : à petite dose avec beaucoup de secrets, et cette voix qui susurre des propriétés magiques.
Elle l'avait emmené dans les toilettes, coinçant la porte pour qu'on ne vienne pas les déranger. "Jcroyais que t'aimais pas ça." qu'il avait lancé le sourire dévorant presque l'entièreté de son visage. La musique, étouffant sur la piste de danse, venait caresser encore tous ses sens effarés, séduisant ses cellules, leur imposant sa présence, son regard...sa silhouette. L'intimité d'un murmure, la sensualité d'une basse. Et les miroirs qui reflétaient la scène cachottière. "Jt'ai vu, hier [...]" la sueur ruisselait le long de son dos, embrassant le creux entre ses seins, chatouillant son ventre et s'écrasant contre son jean...baissée, contre l'évier, faisant couler l'eau pour s'abreuver, ses cheveux humides tenus par la main du jeune homme. "[...] avec ton groupe jveux dire, tu chantais sur scène, vous étiez mignons." Le regard s'alourdissant sur son dos, lui faisant courber l'échine, relevant sa peau de picots, comme des épines tirées par défense ou réflexe...par provocation. Par un tourbillon dans l'estomac. "C'est pas toi qui m'avait foutu une baffe et avait jeté tous mes biens dans une flaque d'eau ? T'avais d'la chance qu'ils étaient dans des sachets, sinon jt'aurai refait le portrait." Encore un ricanement qui l'agaça..."Jte dois combien ?" le sourcil arqué, il avait sortit la marchandise de sa poche. "T'es bizarre...c'est quoi ton nom ?" "3 grammes." "Ok 3 grammes, c'est pas cette merde comme t'as dit qui l'a achevé ta mère ?" Le silence engageait la valse de ses démons. Le tambourinement de la basse suffocant à travers les murs. Le cerveau liquéfié, lourd comme du plomb. "Jte dois combien ?" Encore un narquois rictus déchirant sa bouche, prenant sa clope entre ses doigts, expirant la fumée vers le plafond...brouillant son visage de gris, de blanc, de voluptés et de ces lumières artificielles, froides qui lui donnaient un air sérieux. Dangereux, médical et infertile. Haussant des épaules, il écrasa le feu d'un pied, l'autre avançant vers sa personne...la main glissant le long de sa mâchoire, elle venait de remarquer qu'il avait les yeux des casanovas des films noirs chinois qui passaient à la télévision tard le soir sur une chaîne "intellectuelle". Ces mêmes pupilles s'agrandissant avec l'envie, avec l'arrogance de la jeunesse, cet onyx noir plantant ses racines dans l'arrière d'un crâne bousillé par des énigmes. Ces yeux indéchiffrables et sensibles à la fois, que l'on pouvait lire, ou interpréter comme on le souhaitait. "Ça dépend."
C'était elle.
Encore et sempiternellement elle.
Qui prenait de la place, dans son propre corps et dans celui des autres.
Sa nourriture, son eau, son oxygène.
Son temps, son sommeil.
Sa satisfaction, sa vanité, et ses espoirs.
Et le cœur battant la rage de vivre. La rage d'aimer.
D'avoir plus, toujours plus par n'importe quel moyen et malgré tout.
seola was here.