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truth or dare? (( haden ))

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Sam 3 Mar - 18:15
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❝ truth or dare? 


haden, (aesth.) // (부산진구) // corps moites qui ondulent et se collent, se détachent et se retrouvent, basse sourde qui marque un rythme lourd, effluves grasses qui font tourner les têtes. busan s'éveille à la caresse de la lune, les bars dégueulent et les putes s'affairent. au milieu de ce joyeux bordel, les red pistols font trembler les murs. ils ont débarqué par dizaines, se sont frayé un chemin au cœur de l'agitation pour la dominer, misérables maîtres d'un peuple damné. parmi eux, eden ; silhouette auburn qui se noie dans la foule, curieux animal qui se balance d'avant en arrière sur une poutre branlante. posé à la hâte entre deux toits, le longeron tinte sous les semelles de la gamine qui avance en riant, bras ouverts, tête renversée vers le ciel charbon. pas la moindre étoile, seulement la lueur des vieux néons.

elle avance au-delà du vide, la belle eden, son sourire triste et son regard vague, et son rire n'en finit plus de se perdre parmi les cris. soudain, la passerelle se dérobe sous son pied averti, bousculée par un inconscient. eden s'étrangle, balance ses bras pour agripper la poutre, ses réflexes pas encore tout à fait annihilés par l'alcool. sa tempe heurte violemment le rebord métallique, mais elle ne lâche rien ; elle a survécu à tant de choses, hell. elle ne peut pas s'éteindre cette nuit. pas cette nuit, pas avant d'avoir cloué le bec à l'instigateur de ce défi stupide. alors elle se hisse à nouveau et reprend son ascension, ignorant la douleur lancinante de sa tête, ignorant le sang qui dégouline sur sa joue. elle franchit le dernier mètre, fébrile, manque de s'effondrer en retrouvant le sol ferme, et se tourne vers le bâtiment dont elle est partie, poing levé vers le ciel comme pour le prendre à témoin. « va bien te faire foutre enculé ! on s'retrouve en enfer ! » elle hurle de toutes ses forces, se vide les poumons pour couvrir le bruit des fêtards et les applaudissements des pistols. et à nouveau, eden retourne à la cohue psychédélique qui lui tend les bras, à ses sachets blancs et à ses seringues. cette nuit, elle a une nouvelle victoire à fêter.

veste balancée en travers de l'épaule, eden déambule au hasard des carrefours. elle a quitté l'air saturé de substances illicites pour emplir ses poumons désireux d'air frais. elle a fait signe à son clan qu'elle revenait vite, comme s'ils ne voyaient pas tous flou, comme s'ils pouvaient encore comprendre le moindre propos. le sang a séché dans ses cheveux et sur sa peau nivéenne, vaguement essuyé de quelques revers de manche entre deux shots. eden avance toujours, incapable de s'arrêter malgré son crâne prisonnier de l'étau du rhum et ses pieds qui la brûlent. elle a perdu une chaussure, ou peut-être deux ; elle ne sait plus. elle a rendu ses tripes deux ou trois fois, pour mieux se resservir lorsqu'elle s'est arrêtée à quelques bars, souvent plus calmes, plus propres que ceux qu'elle arpente au quotidien.

et puis plus rien.
le noir. l'oubli.

un œil s'est ouvert et aussitôt plissé dans un grognement douloureux. aveuglé par une lumière blafarde, le regard d'eden s'attarde sur les ombres. tout est trop calme, trop chaud. dans un haut-le-cœur, elle s'étouffe, crache, se soulève comme elle peut sur ses avant-bras pour se redresser. perdue, elle finit par distinguer des barreaux. lourdement, elle s'adosse au mur, pose sa nuque brûlante contre la fraîcheur du crépis, et soupire. coincée. il faut qu'elle prévienne aleksei pour qu'il la sorte du trou… encore une fois. elle crache encore, essaye de parler mais pas un son ne franchit ses lèvres sèches. l'ange se traîne jusqu'aux barreaux et les frappe du pied pour attirer l'attention du connard qui s'est permis de la jeter en taule. un coup de fil, et tout sera réglé.


 
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Dim 4 Mar - 23:10
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TRUTH OR DARE ?

nuit blanche. 3:h47. dissonances brutales ; des cris, des râles, des pleurs. désarroi soudain, haneul se réveille. il s’étire, courbe son dos cassé à trop dormir sur ce vieux canapé usé par le temps. les yeux mi-clos, l’esprit vaseux, il sillonne la grande pièce aux nuances froides cherchant le coupable de ses maux. « qu’est-ce qu’il se passe encore ? » pas de réponse, uniquement du bruit et des ombres qui dansent dans le faux-jour du couloir. impatient, il se lève, traine sa carcasse vers cette pièce qui hurle ces affreuses gémissades.

scène grotesque ou stupéfiante ; lui-même ne pourrait la qualifier avec des mots ou des sons. « qu’est-ce que… » incompréhension totale. chaos inconcevable. foule d'ivrognes incontrôlables livrés à eux-mêmes ; souriant comme ils le peuvent pour tenter de faire peau neuve, parfois gueulant à en perdre la voix, d'autres se roulant sur le carrelage sale pour spéculer sur leur soi-disant liberté. tout cela sous le regard ébahit des policiers. la brigade des stups avait certainement dû faire une petite descente dans le quartier, ramenant au passage quelques jeunes sacrément éméchés pour les soumettre à des formalités peu plaisantes ; tous allaient devoir uriner dans un gobelet, alors que certains n'étaient même pas capables de tenir seul debout. la nuit promettait d'être longue.

soirée interminable et le ciel fait déjà place à ses premières lueurs. haneul ouvre cette voie métallique pour la douzième fois consécutive avant d'enfermer cette silhouette bien agitée dans cette affreuse cellule grisâtre. le gris lui allait bien au teint, une chance pour elle. fatigué, le front pâle, il incline sa tête puissante vers cette immense folle tentant l’évasion. « du calme là-dedans ! » malgré ses airs de guerrières, il n’y avait qu’une fiévreuse captive au blanc parfum qui dédaigne le pisseux. subtil mélange vodka-whisky avec une délicieuse touche de dégueulis. qu’elle est sale dans sa misère, une véritable souillon, mais n’en restait pas moins jolie. « comment on peut finir ainsi, hein ? dis-moi. » comment pouvait-on gâcher sa vie ainsi ? plus il l'observe, et moins il comprend.

d'ailleurs, à la contempler d'aussi près, son visage lui semble vaguement familier. il ne la connait pas. non, il ne semble pas la connaitre. mais sa peau, ses joues, exhalent des souvenirs aqueux. alors, vient un nom, un rêve, une vision lointaine. « eden ? » il s’approche le coeur brûlant d’un quelconque espoir, une vaine espérance, ajustant sa taille à la sienne. il espère, il prie pour que se soit bien elle. et c’est elle. eden. il reconnait ses cheveux, sa chevelure mystique où ses doigts se perdaient parfois, mais également ses traits délicats d'une enfance abimée. « c’est bien toi ? mais… qu’est-ce que tu fiches ici ? » question complètement stupide, mais il a besoin de l'entendre de sa bouche qui réclame l'impossible.

« eden… je te croyais morte. » un sourire se dessine, et s’ensuit quelques éclats de rire quand il songe à sa réflexion idiote aux reflets presque morbides. « excuses-moi, mais ça fait tellement longtemps que… » silence. il s’arrête, s’immobilise, déboussolé, sans voix lorsque ses prunelles rencontrent le regard vitreux de la belle brune. « enfin, maintenant, c’est tout comme. »

oui,
ce n’est plus eden.
sa eden a disparu emportant avec elle ses vieux sentiments ébréchés, son amour inconsommé, ses désirs inavoués ;
vestiges d’un passé oublié.

finalement, il aurait préféré qu’elle soit morte et enterrée.

« t’as vu dans quel état tu es. tu ne ressembles plus à rien. » ou peut-être bien à son connard de père.
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Lun 5 Mar - 1:22
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❝ truth or dare? 


haden, (aesth.) // (부산진구) // à l'obscurité de la geôle étouffante eden se tapit contre un mur, une main accrochée aux barreaux, l'autre appuyée contre le sol pour ne pas s'écrouler. on s'approche, le ton rude, et la jeune fille laisse échapper un râle agacé. les yeux clos pour faire taire la douleur aiguë qui saisit son crâne à l'écho tambourinant des éclats de voix du flic. elle voudrait lui dire de la boucler, l'attraper par le col et réclamer l'appel auquel elle a droit en lui soufflant à la gueule son haleine avinée. mais l'occasion lui manque ; tout à coup, un nom, vague réminiscence d'une vie refoulée, lui parvient, et lui arrache un frisson. eden.

elle ouvre brusquement ses yeux, darde sur l'ombre un regard qu'elle veut revolver mais qui ne reflète qu'une mélancolie embrumée d'alcool. ça fait des années qu'elle n'a plus entendu personne l'appeler par le sobriquet ridicule dont on l'a affublée, et pour cause… eden a quitté ce monde pour renaître ailleurs, plus forte que jamais, quelque part où plus rien ne peut l'atteindre. son cœur se serre, effroyable sentiment que celui de se retrouver nez à nez avec un vieux démon. fiévreuse, elle peine à discerner les traits de l'homme qui s'est accroupi, côté liberté. elle tousse, plisse les yeux, détaille ces pommettes, ce nez droit qui mène à des lèvres charnues…

« haneul… »

sa voix est rauque, sa gorge la brûle, c'est comme si elle avait craché un nom qu'elle aurait voulu susurrer, douces syllabes qu'elle ne s'est jamais résolue à oublier, reliquat d'un temps maudit dont elle ne veut plus parler. ses doigts glissent entre les barreaux pour s'échouer sur une joue qu'elle a sentie si souvent contre la sienne. ses doigts sales, poussiéreux, abîmés par mille folies. sa joue blanche, immaculée. quel drôle d'endroit pour des retrouvailles… eden se redresse douloureusement, cherche le regard auquel elle s'est soustrait il y a des années déjà… elle voudrait répondre, mais avant d'avoir pu articuler le moindre son, haneul lui martèle des mots qu'elle aurait voulu ne jamais entendre. eden en reste bouche bée ; de l'eau a coulé sous les ponts, et pourtant elle se refuse à croire que le seul ami qu'elle ait jamais eu la juge aussi durement. il sait tout d'elle, de ses souffrances, des cauchemars qui la tiennent encore éveillée la nuit, de tout ce qu'elle a pleuré ; mais son regard froid, empreint de pitié, ravive ses nausées. de la joie elle sombre aux abîmes.

alors, blessée, eden retrouve son précieux masque, endosse la carapace qu'elle s'est forgée pendant cette poignée d'années. d'un battement de cils, elle devient hell, sa main quitte la figure angélique et son visage triste se pare d'un sourire amer. « y'a plus d'eden, raille-t-elle tant bien que mal, t'arrives trop tard. y a plus que d'la rancœur et d'la ruine par ici. » le cœur lourd, elle ravale les larmes qui lui piquent les yeux, prêtes à trahir l'immensité de sa peine. elle a pas l'alcool triste, hell, pourtant. elle a l'alcool fier.

elle tousse encore, s'étrangle et réclame : « j'ai b'soin d'eau… » besoin d'eau, besoin de pain, besoin de faire taire la migraine qui la tue à petit feu, et de calmer la plaie béante de sa tempe qui s'est remise à saigner. elle se tourne à nouveau vers haneul, oubliant la dureté de ses reproches. il comprend pas, de toute façon. il comprend plus. « faut que j'téléphone. qu'on vienne me chercher avant qu'on me coffre. » les nuits au poste elle a l'habitude. mais le jour où on la choppe pour de bon, amochée comme elle l'est cette nuit, avec tout ce qu'elle a pu ingérer dont elle ne connaît même pas le nom, elle ne donne pas cher de sa peau.


 
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Mar 6 Mar - 21:08
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TRUTH OR DARE ?

« haneul… »

murmure qui brûle.
il vibre en harmonie au rythme terrible de l'onde de sa voix. ça faisait tellement longtemps...

mais elle se souvient. elle n’a pas oublié.

elle le voit, le regarde enfin, l’effleure d’une intime caresse. et lui, il soupire soulagé, complètement serein, s’abandonnant entièrement à sa douce étreinte ; ce n’est pas un fantôme, ni une illusion, ni même un rêve. non, elle est bien vivante, devant lui, dans cette cage de fer dont il est le seul à en connaître le secret.

qu’il aurait aimé se perdre plus longtemps dans l’abysse foudroyant de ses prunelles, écouter ses tirades ennuyeuses, ses blagues grotesques et ses craintes secrètes. mais il ne peut pas. il n'a pas le droit... pas maintenant. c'est trop tard. alors, il raye en lui cette envie dévorante de la retrouver. il doit faire preuve de clairvoyance ; ne pas succomber à ces affectueuses visions d'autrefois. il doit laisser le souvenir s'évader, qu’il parte de son coeur, ce pauvre bouquet fané. cruelles pensées qui l'accablent. puis, sa main quitte son visage. son coeur se serre. retour à la réalité.

« arrêtes de dire n’importe quoi. t’es toujours la même. toujours aussi paumée. » car même si le temps a coulé, qu'il a érodé leurs chemins, haneul connait encore parfaitement chaque parcelle de son être, ses pensées, ses états d'âmes. il sait pertinemment que derrière ce masque de marbre, il n'y a que souffrance et vaines espérances. eden, elle se dit forte, semble avoir confiance en elle, mais c'est toujours les mêmes longs soupirs, les mêmes piteux regards, cette même bouche qui gueule férocement mais qui cache une réalité bien plus sévère, bien plus sombre. silencieusement, elle hurle, crie, se débat avec un passé qui la rattrape rudement. et haneul, il l'entend, il le voit, il le sent. « tu ne vas pas bien eden. ce dont tu as le plus besoin c'est de l'aide, et pas d'un coup de fil. et tu veux appeler qui ? ton dealer ? reste tranquille pour le moment. » consonances brutales qui brûlent entre ses lèvres. c'est un ordre, rien d'autre.

il se redresse agacé. pourquoi ? pourquoi est-il énervé ? elle n'est plus rien.
rien.
il croit.
il veut s'en persuader.
mais le fait qu'elle puisse compter sur un autre que lui, le ronge intérieurement.

« je vais chercher de quoi t’hydrater. pas de folie pendant mon absence. » il grimace, l'esprit absent. désormais, entre eux, il n'y a plus que des souvenirs souffrant d’une époque troublée où la tristesse et la douleur formaient comme un lien. un lien inexistant à présent.

eden, rien n’arrêtera donc ta plainte, et ton âme blessée ? n'y a-t-il donc plus que les produits chimiques dans toutes tes veines pouvant répondre à ta détresse ?

haneul ne peut s'y résoudre. plus maintenant. plus jamais.

5:52. il revient vers elle, gobelet en main, l'air grave mais déterminé plus que jamais. il pose le récipient près d'elle tout en prenant le temps de s'assoir à ses côtés. son dos abimé contre les barreaux, il échoue sa tête pleine de maux dans cet espace vide où certains prisonniers font gesticuler leurs membres. « juste pour cette fois, laisse-moi simplement t'aider. »

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Mer 7 Mar - 14:25
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❝ truth or dare? 


haden, (aesth.) // (부산진구) // paumée. eden baisse la tête. haneul sait toujours comment la secouer. il n'a rien oublié de ses tortures et elle, elle n'a rien oublié de ses délivrances. elle se souvient de ses poèmes. elle se souvient de ses caresses. elle se souvient des baisers perdus dans sa chevelure folle, de ses orbes fous face à la violence d'un mauvais père. elle se souvient des bras qui l'enlaçaient encore au petit matin, de son souffle chaud contre sa nuque et de leur univers nébuleux, céleste royaume de consolations. elle se souvient des sourires qui relevaient le coin de ses grimaces. elle se souvient qu'elle ne voulait plus jamais retourner à la noirceur de sa chambre.

pourtant c'est là qu'elle s'est perdue à nouveau. parce que, le cœur lourd de peine et la tête vide de rêves, elle était rentrée pour ne plus jamais revenir, lasse des souffrances qu'elle imposait à son ami. d'un grand revers de main eden avait balayé la peur et l'amour qui la retenaient dans le quartier de ses cauchemars. elle avait foutu le camp, et avec le temps elle avait appris à fermer son cœur et son âme noyée de regrets. oh, eden le sait bien… elle est seule responsable du fantôme qu'elle est devenue, triste figure qui hante les rues les plus sales en attendant que la mort l'attrape. mais la mort était venue depuis le temps, emportant avec elle son âme, oubliant son corps, coquille vide qui, depuis, erre sans but dans le busan des pauvres hères.

les rebuffades s'accumulent, eden ne cille pas. elle sait, au fond, qu'il a raison. qu'elle essaye depuis des années de trouver un remède à son chagrin mais qu'elle n'en a plus la force. qu'elle ne sera jamais aussi heureuse que lorsqu'il pansait ses blessures dans le secret de la nuit, lorsque l'effleurement de ses gestes doux se mêlait à la douleur de sa peau encore à vif. c'était le temps où se confondaient sucre et sel, amertume et douceur, le temps où rien n'avait de sens car bien et mal se liaient étroitement dans l'innocence de son petit cœur d'enfant.

elle se tait, toute calme à l'ombre de sa prison. c'est tellement ironique de se retrouver à l'endroit des perditions démasquées, séparés par cette cage grise dont elle seule est prisonnière. haneul n'est qu'à deux doigts des siens, et pourtant un monde les divise encore. eden enfouit son visage blême entre ses mains, ses cheveux tombant en rideau sur ses joues émaciées. elle ne pleure pas, et pourtant ses yeux brûlent et son cœur se serre. mais des larmes, hell n'en verse jamais. elles ont tant et tant coulé qu'elles se sont taries à jamais. elle attend le retour d'haneul en silence, résignée à ravaler son fiel. le verre qu'il lui apporte ne reste pas bien longtemps au sol ; eden l'attrape et le vide d'un trait. l'eau bienfaitrice a tôt fait de calmer sa gorge irritée, et l'aridité de sa toux s'amoindrit. elle en réclamerait encore si elle s'écoutait. doucement, elle laisse aller sa tête contre le mur, tandis qu'haneul lui murmure des semblants de promesses. la jeune fille sourit pauvrement. elle n'aurait qu'à saisir la main qu'on lui tend pour se tirer de la misère. peut-être même que son existence prendrait un sens, aux côtés de l'homme qu'il est devenu. ou peut-être qu'il se trompe, qu'il ne peut plus rien pour elle, parce qu'il ne connaît plus la femme qui croupit du mauvais côté des barreaux.

« non… » elle souffle son refus sans le regarder. « ça marchait quand on était gosses, tout ça. j'ai changé. t'as changé, toi aussi. » cette fois ses yeux s'attardent sur l'uniforme et elle glousse sans joie. « regarde-toi. t'es dev'nu flic, haneul. toi et moi on est des étrangers. on est l'jour et la nuit… p'têt' bien qu'on est l'soleil et la lune. on est pas faits pour s'croiser. plus maintenant. » elle a mal, eden. elle hurle de toutes ses forces dans la cage où hell la musèle. eden, elle aimerait tant s'abandonner à l'insouciance des nuits d'antan… mais c'est hell qui décide aujourd'hui, et hell n'est pas de celles qui se laissent aider. « tu sais dans mon monde j'suis encore une reine. reine de pas grand chose, mais j'suis pas malheureuse. regarde-moi… » un petit rire fronce son nez, pauvre moue qui s'efface bien vite. « j'suis toujours aussi jolie. »

cette fois la commissure de ses lèvres s'étire plus franchement, et son regard pétillerait presque s'il était moins trouble. elle n'en pense pas un mot, la demoiselle. elle s'est jamais trouvée belle, avec ses marques plein le corps et ses yeux tristes. elle a appris à s'en moquer parce que la vie lui a pas laissé le choix. alors elle rit comme elle peut de son allure de pouilleuse et de ses cheveux emmêlés. parce que mieux vaut en rire qu'en pleurer. « laisse-moi, va. t'as mieux à faire. j'veux juste mon téléphone. »


 
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Jeu 8 Mar - 13:50
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TRUTH OR DARE ?

non.

il n’y a pas de temps pour un nous.
il n’y a pas d’espace pour un nous.
il n’y a pas d’issue pour un nous.
eden, a déjà décidé.

ainsi soit-il.

non.
non.
« non. »

dans un mouvement imprévu, avec une vivacité des plus soudaines, son corps se défait de revêtement de fer pour affronter ce visage logé entre quatre murs. sans une once d'effroi, il fixe son oeil rétif dans les profondeurs de sa prunelle abusée par de furtifs sanglots. « eden. » je t'en supplie « écoute moi. je suis toujours le même. » tu es toujours la même. il est grand temps qu'il la désabuse de toutes ces fausses idées qui lui sont restées des douleurs passées. « arrête cette stupide mascarade. ça, ce n'est pas toi. » sa voix se brise, tout ceci ne sert à rien, elle n'écoute déjà plus.

pour la première fois depuis longtemps, il se sent impuissant. plus rien ne semble pouvoir embaumer son orgueil blessé, mis à part peut-être ce mal qui le ronge. imprudemment, il laisse la rage le consumer ; sa conscience brûle — que c'est désagréable. à lui seul il veut contrôler l'incontrôlable. l'enjeu est immense, il le sait, mais le mur semble désormais infranchissable. eden, il ferait mieux de l'abandonner, cela lui éviterait bien des peines, bien des problèmes, bien des ennuis...  pourtant, il persiste. comme un imbécile, il s'obstine. insensé qui ne pense qu'à sens unique ! « très bien, comme tu voudras ! » éclats de voix irréfléchis qui se noient dans cette obscurité épaisse ; il parle haut, il parle fort, il fulmine, martelant chaque syllabe avec mépris. même son tact a disparu. il explose sous l'effet de la colère. quand il s'agit d'eden, il déraille complètement. une raison de plus pour s'éloigner d'elle. il aurait dû effacer son existence de son être, ne pas la garder en mémoire, ne plus l'avoir à l'esprit ; s'affranchir de son souvenir. seulement, il se tient debout, droit, confiant pour l'avenir, devant elle. il lui fait face, comme il l'a toujours fait. « si tu veux pourrir ici, c'est ton problème désormais. »

m e n t e u r.
vil mensonge.

après s'être menti de façon si éhonté, dans un dernier regard, dans un dernier soupir, sans un mot, sans rien dire, il l'abandonne dans sa cellule aux vives froideurs étouffantes, il quitte cette petite fille qui peine à vivre pour vivre à peine, ne laissant derrière lui que le chagrin et cette voix sinistre qui ulule.

7:47. tôt, aux premières heures du jour, le geôlier, avec les clefs qu'il fait tinter, fait libérer les premiers captifs avant de s'immobiliser près de la cellule d'à côté. « debout là-dedans ! mademoiselle ahn ! vous... vous pouvez sortir. » elle ne bronche pas. la jeune recrue, quelque peu affolée, se tourne vers son supérieur. « monsieur moon, je crois qu'elle est morte. » haneul fronce un sourcil presque amusé « ça m'étonnerait... une nuit en prison ne suffirait pas. crois-moi elle a survécu à bien pire que ça. » d'une façon discrète et légère, il s'avance vers elle, du moins vers ce qui reste de sa piteuse carcasse. « allez eden, on s'en va. » souffle léger qu'il exhale avec tiédeur dans le creux de son oreille. et avec des mouvements doux, sans brusquerie ni à coups, il étreint sa maigre silhouette de manière à soutenir son corps de ses deux bras. « qu'est-ce que... tellement lourde. » il observe son visage crasseux qui s'échoue désormais sur sa poitrine, ses cheveux qui flottent dans cet espace vide, puis sa peau, puis ses joues. c'est vrai, elle est encore jolie — reine de beauté dans ce bled pourri. « je m'occupe d'elle, tu peux y aller. »

enfin, ils vont pouvoir quitter ce sombre endroit austère.

leur carrosse les attend déjà à l'extérieur pour les emmener loin des peines, loin des chagrins. direction place du renouveaux ; vers des jours plus beaux, plus joyeux, le coeur gonfler d'un espoir nouveau.  

transaction du rêve vers la réalité.

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Jeu 8 Mar - 21:57
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❝ truth or dare? 


haden, (aesth.) // (부산진구) // il se débat, haneul, pris dans les mailles du filet, à la mercie du destin qu'il ne peut plus qu'accepter. il se débat, il proteste, il tente de persuader la pauvresse que, toute cette haine, c'est dans sa tête. mais il se trompe, haneul. il se trompe et eden le sait. elle n'a que du sang à lui offrir, du sang et des coups, des cris et des grincements de dents. c'est à une illusion qu'haneul s'accroche, vaine espérance que hell balaye sans états d'âme. le temps n'est plus aux remembrances ; il se cogne à la réalité.

ah ! elle fait mal la vérité ! elle retourne les têtes avec ses grandes claques, affiche sans pudeur les non-dits, trahit les souvenirs à la seule force d'un regard. elle fait mal, et hell s'en dédouane. c'est pas sa faute, c'est la faute à la vie. la faute à la chienne qui l'a jetée sur les pavés. la faute à celui qu'est pas venu la chercher. hell se traîne au fond de la cage, sourde aux mercuriales véhémentes d'un vieil inconnu. la voilà lasse de toute cette agitation, en proie aux douloureux échos d'une migraine croissante. tandis qu'haneul l'abandonne à son sort, le chérubin sombre dans ses éternels cauchemars, emporté par la fatigue. paumes à même le sol, joue contre les mains, silhouette recroquevillée à l'ombre des murs gris. l'œil luit tout juste avant de se clore, reflet impromptu d'une larme qui ne coulera jamais.

les spasmes l'auront tenue en éveil jusqu'à l'aube, sommeil éprouvant lardé de spectres, interminable veillée où les dents n'ont fait que claquer alors qu'au front perlait la sueur. eden ne veut plus se lever. son corps tout entier refuse de répondre, paupières scellées à tout jamais, bras crispés sous la tête lourde. et tout à coup le souffle chaud qu'elle connaît déjà, contre sa peau moite. lourd frisson qui parcourt son échine, divine brise de l'esprit saint qui l'accueille en une étreinte bienheureuse. « bonjour haneul… » eden sourit presque dans les bras du jeune homme, l'esprit embrumé, le regard vague derrière les longs cils emmêlés. au secret de ses divagations fiévreuses elle s'éveille des années plus tôt, à la chaleur de son corps lié au sien. dans cette symphonie d'innocence, hell a rentré les crocs, et il n'y a plus que l'ange eden, la douce eden, l'enfant qui se presse contre son ami et univers.

les deux amis s'engouffrent dans un taxi, silhouette bienveillante qui soutient le corps inerte qu'il faudrait fouler. qu'il est beau, haneul, dans sa bonté ! que ses gestes se font tendres face à la misère ! eden en oublierait presque sa peine, jusqu'à ce que les spasmes reprennent. l'estomac se tort et se révolte contre le traitement qu'il a subi la veille, tandis la bile lui monte à la gorge. la tête d'eden quitte l'épaule fraternelle et son corps se convulse. confuse, eden porte la main à sa bouche, pas assez vite cependant pour retenir l'alcool qu'elle dégueule aux pieds d'haneul, sur ses chaussures cirées et sur ses propres pieds nus. une charmante effluve chatouille le nez enrhumé de la coupable qui s'enfonce dans son siège en se frottant la bouche d'un revers de manche. « ouf… soupire-t-elle tout bas. ça va mieux maintenant… » les yeux se ferment à nouveau, le front se niche au creux du cou d'haneul, et morphée emporte l'enfant terrible.


 
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Dim 11 Mar - 22:36
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TRUTH OR DARE ?

bordé par l'onde métallique du moteur fatigué, dans cet espace confiné, il est comme coincé hors du temps ; le paysage défile mais il ne bouge plus. il observe toutes ces catégories de bâtiments qui défilent, s’interrogeant parfois sur ces questions récurrentes aux pensées interdites. « eden... » comment n’avons-nous pas pu sentir que le peu de notre vie s’évaporait comme si de rien n'était ? cette poignante réflexion qu'il ne pouvait exprimer, l'assailli à coups de vérités ; il semble que leur passé commun a été ridé par les griffes du destin, que désormais rien ne sera plus jamais pareil. mais haneul rêve encore des moments d’autrefois. il sait pertinemment qu’il ne pourra pas changer eden, retrouver cette petite fille qui appartient d'ores et déjà au passé. mais dans cette voiture, à ses côtés, il est persuadé que tout est encore possible  ; il croit, non il est certain, être capable de rattraper ce silence qui semble avoir duré plus d'une décennie et mettre du baume sur l’effroi qui les a désunies.  

on efface tout.
on recommence.
tellement simple,
tellement efficace, 
irréalisable.

il songe, réfléchit, l'esprit assailli par de fictives pensées qui ne sont plus que des vulgaires notes survenues trop tard. un soupire se dessine, deux, puis trois. cette révélation lui fit comme l’effet d’une décharge ; désillusion totale. à quoi bon lutter, pourquoi perdre son temps s'il n'y a pas d'autres issues possibles ?

mais eden, elle le hante, le poursuit ou qu'il aille. c'est terrible quand on y pense. mais elle a toujours été présente quelque part au fond de son être, à jamais. enfant, il lui avait toujours attaché une attention particulière. et aujourd'hui encore, il s'accroche à cette silhouette pressée contre la sienne. il la contemple d'un regard qui l'enveloppe, la pénètre, glisse sur son visage, erre dans ses cheveux, comme une main, comme un souffle. il devine ses grimaces, son malêtre, ses répulsions. il espère qu’elle va tenir bon pendant cette brève balade, mais elle se tord, se plie, s'agite. « pas maintenant eden, retiens... » merde ! trop tard. l'agréable odeur de son eau de cologne fut très vite remplacé par cet aigre parfum d'oeuf pourri. la puanteur était si forte qu'il crut déglutir à son tour. « c'est pas vrai... » haneul n'est pas totalement surpris. il s'y attendait au vu de son piteux état, mais pas aussi vite... confus, embarrassé par une telle scène, il jette un oeil furtif pour constater l'ampleur des dégâts ;  ses chaussures sont complètement souillées, la moquette également. il termine son ascension sur le visage nerveux du conducteur qui s’agite et se tracasse, comme quelqu’un qui serait fou. « j-je payerais pour le désagrément ! si vous pouviez aller plus vite… » avant que le pire ne se produise à nouveau.

9:07. redécouverte de son appartement. c'est tellement étrange de passer le seuil de sa propre porte à deux plutôt qu'en solitaire. mais l'heure n'est pas aux révélations. du moins, pas encore. il doit avant toute chose déposer l'ivrogne qui loge sur son dos depuis un certain temps. alors, il cherche un endroit, une place quelque part dans cet infini espace. sa chambre peut-être ?

le souffle coupé, il se dirige vers cette pièce qu'il a trop souvent oubliée. son lit n'est plus très loin désormais. il tente alors de se défaire de l'étreinte forcée de la brune. « eden, on est arrivé, tu peux me lâcher maintenant.  » elle n'écoute pas, elle préfère s'amuser. las, il perd patience. il n'a qu'une seule envie ; se laisser submerger par les tréfonds obscurs du doux repos. mais avec elle, tout semble se compliquer. « arrête ça, tu m'étouffes... eden !  » abattu, à bout de forces, vider de toute substance, il vacille sur ses jambes, s'abandonne et s'écrase brutalement sur la silhouette de l'insolente qui ose le défier. sa tête heurte violemment la mâchoire de l'enfant agité. tout va si vite. tout est si confus. son esprit s'agite et tourne sur lui-même ; il a mal, il est fatigué, il s'énerve face à son impuissance. elle lui rit au nez et lui soupire agacé, marmonnant parfois quelques injures. « maintenant, calme toi !  » c'est un ordre.

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Lun 12 Mar - 12:00
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❝ truth or dare? 


haden, (aesth.) // (부산진구) // rire faux qui résonne, réveille le tambour et la peine, tête alourdie qui ne sait que penser. eden repose sa joue contre la nuque d'haneul, bras serrés autour de son cou en une étreinte avide d'autrefois. elle s'accroche à lui comme elle empoignerait une bouteille de rhum, et elle glousse de bon cœur au souvenir de leurs jeux d'enfants. l'esprit élusif, elle s'évade dans un ailleurs plus beau. mais les temps ont changé : haneul est plus fort qu'il ne l'était alors, il se libère bien vite de son emprise et les voilà qui s'effondrent. eden prend un coup, l'ignore cependant car le choc se perd dans l'infinité de ses douleurs. elle se tort, piaille et en redemande.

mais alors que le ton se fait dur le rire s'étrangle, avorté par un frisson d'horreur. qu'elle hait cette voix de stentor, cet ordre qui crève l'euphorie comme un boulet de canon emporte un membre ! les deux onyx brillent de colère, nouvel assaut de rancœur, prunelles embrasées qui dardent sur le mâle une défiance infinie ; ce n'est plus le doux haneul qui fait face à l'ange déchu, c'est une brute qui réprimande un enfant insouciant.

« sinon quoi ? »

elle a ravalé sa joie, l'enfant-louve. à l'écho des gronderies d'antan son cœur meurtri laisse entrevoir de dolentes fissures. mais si eden accuse les coups, hell n'a soif que de revanche. aujourd'hui il ne s'agit plus de faire le dos rond : ses mains sales agrippent les draps blancs, ses bras fatigués soulèvent sa carcasse miteuse et elle se dresse, chancelante. cela fait bien longtemps qu'elle s'est juré de ne plus jamais plier. « tu vas me frapper ? » rire mauvais, orbes fous qui s'attardent sur le visage de l'homme, vaguement familier mais pas moins étranger. eden ne reconnaît plus les traits du gamin d'autrefois, la ligne tendre de sa mâchoire et la douceur de ses joues. l'ombre d'une barbe se profile déjà sur le menton du flic qui la surplombe à présent de toute sa hauteur, et ni son cou ni ses larges épaules ne ressemblent à ceux dans lesquels la fillette nichait son front. « et avec quoi ? avec tes poings ? ça fait pas si mal les poings. » et le regard furieux glisse sur les hanches de l'uniforme, passe sur l'arme à feu dont il détaille la crosse, s'échoue sur la lourde ceinture de cuir et sa boucle d'acier.

ça fait pas si mal les poings.
y a encore bien pire à portée de mains.

eden cille, perle de sueur à son front blême qu'elle essuie d'un revers de main. le trouble ne fait que croitre, les pensées défilent et s'enchevêtrent alors que la mine sévère s'attriste. yeux troubles, face-chiffon. « j'ai pas peur. » ment la gosse.

hell n'est plus animée que par la colère et la fatigue ; la voilà qui peine à tenir debout, un doigt accusateur pointé vers haneul. elle ébauche un geste, quelques pas, tout juste assez pour attraper le col du jeune homme et planter son index au creux de son sternum. cris effrontés, insoumission malvenue : « tu t'prends pour qui ? tu crois qu'ça m'amuse ? que j'vais t'laisser faire ? j'suis pas cette fille-là, moi ! » de ses deux mains elle s'affaire, saisit violemment la boucle en métal pour décrocher la ceinture. hell a perdu de sa superbe ; seule une ivrogne se tient là, au beau milieu d'une chambre étrangère pour s'emparer du pistolet et sombrer dans la folie.

et elle part en éclats de rires lorsque ses mains tremblantes se referment sur la crosse. « tu crois que j'oserais pas ? » hurle-t-elle en reculant tout à coup, manquant de tomber à la renverse. « tu crois que c'est trop dur d'appuyer sur le… sur le… merde, c'est quoi déjà ? tu crois que j'préfère encore me rouler en boule comme chien ? plutôt crever ! » le canon va du torse d'haneul à la tempe d'eden, pression algide contre la peau vermeille. « crever tous les deux, comme avant… alors, j'commence par qui ? »

cœur battant à tout rompre.
souffle court.
sable égrené adagio.

le temps s'arrête.


 
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Mar 13 Mar - 19:44
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TRUTH OR DARE ?

froide.
regards vides.  
quelque chose vient de se briser.
il sent les hauts, il sent les bas à travers sa voix.
il peut voir qu'elle a peur de ses propres émotions.

puis, l'obscurité.   

la situation lui échappe. tout devient noir, étouffant, triste. et il y a ce silence si bruyant. ça tambourine obstinément ; c'est son coeur qui s'affole. il a peur qu'elle ne fasse une bêtise, que le pire ne se produise. « eden, écoute-moi… » ton alarmant. vite, vite, vite.

vite.

mais rien ne bouge. son corps entier s'engouffre dans ce sol qui semble trembler sous son regard impuissant. immobile, le corps figé, le souffle coupé, comme dépendant du moindre de ses gestes, il contemple cet angoissant spectacle. « eden… » je t'en supplie « pose cette arme. » crie de détresse, il supplie, implore, prêt à s'écraser à ses pieds. il a tellement peur.

peur de perdre cet être si cher,
peur d'un drame,
car sans elle, il ne vit qu'à moitié.
car après elle,
le néant,
rien d'autre.

d'un air triste, il écoute sa colère, il entend ses pensées obscures ; source de maux qui résonne encore et encore. ses mots pleins de rage, c'est comme une balle en plein coeur. mais il est le seul blâmable. il sait que la violence est tout ce qu'elle déteste. et pourtant, il commit cet acte impardonnable, tellement méprisable, il a réussi à faire resurgir ses peurs adolescentes, à lui rappeler son pire passé ; cet océan de glace fait de rivières de colère. qu'il est beau le héros d'autrefois !

les minutes s'agitent et elle ne bronche pas ; le canon toujours braqué sur sa tête d'enfant. et à chaque fois qu'elle bouge, c'est son âme qui vacille. « j-j'ai merdé. je n’aurais pas dû… je n’aurais pas du te parler comme ça... mais s’il te plaît… retire-moi ce machin de là. » maintenant il voit rouge, il ne pense plus bien. les mots sont hésitants, timides, faibles. il ne sait pas comment agir. une seule réflexion de sa part, et tout pourrait la détruire, ou au contraire, la reconstruire. mais il sait avec certitude qu'une chose doit être donnée avant qu'elle ne fasse naufrage à tout jamais.

il suffit d'un geste.  
ce geste qui la sauvera.

alors, calme, dans un silence des plus olympiens, il s'approche, couvrant cette distance entre eux qui lui semblait infinie. et même si cela s'avère dangereux de franchir le premier pas, de faire le premier geste, pour elle, il est prêt à faire tous les sacrifices, à prendre tous les risques, quitte à crever pour elle. sans interdit, sans crainte, il brouille toutes les lignes pour enfermer son corps abimé dans une douce étreinte ; son visage d'ange contre son coeur pour calmer sa douleur, et ses mains dans les siennes pour adoucir sa peine.

le pistolet tombe,
la tempête s'essouffle.
le calme revient.

« eden... » souffle apaisé qui s'échoue sur sa peau innocente. « je suis vraiment désolé... je n'avais pas remarqué à quel point tu souffrais. » il veut ses peines, ses douleurs, sa tristesse ; mettre du baume sur ses blessures — donne-moi tous. et tant pis si l'overdose l'emporte, il n'y a qu'elle qui l'importe. sa tête sur son épaule, les lèvres posées sur son cou, il caresse ses cheveux. et sans vraiment comprendre ce qu'il ressent, il se perd dans cette agréable chaleur, ce parfum, cette douceur qui est la sienne.

eden,
tu m'intoxiques.

et l’esprit assoiffé d’éternel, d’impossible, d’infini, dans les bras l'un de l'autre enlacés un moment, il est rassuré que leurs coeurs, ravagés de solitude, aient pu finalement s'unir dans une étreinte presque indissoluble.

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Mar 13 Mar - 23:16
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❝ truth or dare? 


haden, (aesth.) // (부산진구) // l'enfant se perd entre rancœur et souffrance, révolté mais si faible. il cache ses plaies béantes sous un masque de hargne, cherche si fort à se convaincre qu'il ne pourra plus jamais se laisser briser par quiconque. pourtant, aux prunelles ébène d'haneul danse le reflet de sa propre peur.

elle frappe la colère, elle frappe. elle tonitrue comme un régiment furieux. déchaînée, ravageuse, dévastatrice. hell en tremble, peine à garder le bras levé. tous ses membres lui sont lourds et la rage qui la submerge l'affaiblit chaque mot un peu plus. elle est fatiguée de crier, fatiguée de se battre, fatiguée d'en vouloir à la vie, à son père, à elle-même. fatiguée de se haïr et de stagner dans la misère. la même misère, depuis si longtemps…

la tentation est si forte de presser la détente. s'évanouir à tout jamais. sombrer dans l'oubli. échapper à cette vie si fade. que pourrait-elle encore perdre, elle qui n'a jamais rien eu ? le doigt sur la gâchette, métal glacé sous la pulpe fragile, hell ne cherche même plus le courage d'en finir ; elle l'a depuis longtemps déjà. c'est eden qui résiste malgré tout, petite eden aux grands yeux noirs rivés sur haneul. haneul et ses gestes doux. haneul et ses mots tendres. haneul et ses yeux qui pleurent lorsqu'ils sourient et qui sourient lorsqu'ils pleurent. haneul et ses grandes mains qui s'emparent des siennes. haneul et ses lèvres délicates qui impriment mille promesses contre la gorge albe.

bruit sourd. l'arme a glissé des mains fébriles. les yeux grands ouverts, les lèvres entrouvertes, le souffle dyspnéique, l'éréthisme enragé, eden tend l'oreille. enfin sa respiration se fait régulière, ses traits s'adoucissent et ses doigts se glissent dans le dos du jeune homme. « haneul… »

eden se laisse envoûter par la tiédeur de ses bras protecteurs, ramenée le temps d'une étreinte aux remembrances d'une enfance délicieuse ; celle où le monde n'était qu'à eux, celle où rien n'existait plus que les caresses suaves qu'ils échangeaient, leurs deux cœurs purs mis à nus l'un pour l'autre. elle se blottit un peu plus dans son odeur d'homme, pose ses mains de part et d'autre de son visage fatigué, de ses joues frissonnantes, et, sur la pointe de ses pieds nus, dépose sur son front le baiser d'autrefois. du même regard aimant qu'il prenait alors, elle lui susurre les mots qu'elle aurait encore voulu entendre quelques milliers de fois : « tu es épuisé… allez viens… » sourire paisible. l'orage est passé, avec sa foudre et ses terribles grondements. « viens t'allonger. »

c'est presque un réflexe d'attirer le garçon sous les draps, de coller leurs deux corps éreintés, les doigts perdus dans la tignasse brune, les yeux à demi-clos, et d'attendre que morphée les emporte dans le secret d'un silence complice.


 
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Sam 31 Mar - 13:18
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TRUTH OR DARE ?

sur son front, un baiser.
dans son coeur, un brasier.

son âme danse la valse de l'ivresse ; il cède à la tendresse divine de cette nymphe au sourire clair, aux yeux rieurs, à la voix qui ensorcèle. haneul oublie. il s'oublie. il se laisse simplement transporter par cet instant pur et magique. cela fait tellement longtemps. tellement longtemps... sans une once d'hésitation, sans regret apparent, il abdique. à présent, toute résistance est futile. alors, prisonnier de ce geste doux et tendre, il s'offre à cette fièvre ardente qui l'immole sans répit.

couché dans ce lit, auprès de la seule femme qu'il n'a jamais aimé, toutes ses incertitudes, tous ses tourments, toute sa quiétude, semblent avoir disparu à jamais. il contemple ce corps divin qui ondule dans la chaleur transparente du velours des draps. son corps entier contre le sien, il se nourrit de cette vision sublime qu'il a tant rêvée et désirée. malheureusement, quelque part, dans un ailleurs inoubliable, haneul s'accroche encore à cet idéal. eden, il ne parvient pas à s'en délivrer.

elle est comme un poison qui se propage douloureusement en lui, l'intoxique, l'abîme, le ronge. pourtant, malgré ce mal infernal qui l'affecte, il veut s'en délecter jusqu'à l'exhaure, immuablement, et ce même s'il doit goûter aux lèvres froides de la mort. inconsciemment, il se veut esclave de son adoration ; raison et esprit ensorcelés par ce vif sentiment que l'on surnomme amour.

à ses côtés, c'est comme du lait, comme du coton ; il s'y abandonne s'enclavant dans la tiédeur de ses bras, dans la caresse de ses gestes, dans ce lit. ce seul lit qui est son désert et son oasis. et près d'elle, si rafraîchissante et douce, il commence à vivre.  

adieu mensonges vains ! adieu faux-semblants !

enfin, une nouvelle vie s'offre à lui. l'ancienne, sans eden, il n'en veut plus. l'ancienne, sans eden, il ne veut plus la connaitre. l'ancienne, sans eden, il ne veut plus la revoir.

puis, il s’endort, ses doigts entrelacés aux siens, dans les courants magnétiques provoqués par les paumes de leurs mains, qui s’échangent et s’additionnent, doublant la profondeur de son repos. quand on dort ainsi, quand on dort enfin, dans un monde qui semble nouveau, calme et simple, on peut enfin déposer les armes et abandonner ses défenses. haneul, il succombe entièrement à la force de leur étreinte. il se laisse emporter par la douceur de son visage sur son épaule, le miel de ses lèvres posées sur son cou, et ses mille caresses enfantines dans ses cheveux.

« eden, ne part plus… »

dernier murmure fiévreux dont la flamme nait dans les sources ardentes du coeur. un brasier, sans fin, ni cesse, qui, au moindre souffle d'air, se ranime.
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Sam 31 Mar - 18:59
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❝ truth or dare? 


haden, (aesth.) // (부산진구) // petit matin satiné à la douceur de velours ; les heures passent, silencieuses, le soleil suit sa course impériale, balaye busan de ses rayons splendides, pare de milles nuances enflammées les murs de ciment. un rayon délicat effleure la joue d'ivoire, reflets dorés qui miroitent aux paupières alourdies. souffle lent se saccade, poitrine se gonfle et expire, battement de cils et frisson assoupi. eden s'éveille, se crispe et s'étire, ouvre un œil surpris à l'odeur inaccoutumée du corps qui l'enlace. les bras sont plus doux, les mains plus chastes, et les entrelacs des doigts engourdis ne ressemblent pas aux caresses habituelles. eden s'abandonnerait pourtant volontiers à la tendresse de cet instant ; ce réveil lui en rappelle d'autres, tapis aux tréfonds de sa mémoire. des réveils d'enfants épuisés par une nuit de consolations.

de gestes délicats, eden dénoue l'étreinte dont elle est prisonnière, promène un regard confus sur le visage noyé dans ses cheveux emmêlés. soupir interdit. « haneul… mais… » yeux plissés en deux fentes inquisitrices, sourcils froncés et esprit brumeux ; les souvenirs reviennent peu à peu, et avec eux les joues se font tantôt roses, tantôt pâles. eden se redresse, plaque ses deux mains contre son visage et étouffe un gémissement dépité… qu'est-ce qui lui a pris ? de toutes les façons dont elle aurait pu le retrouver, fallait-il que ce soit celle-là ?

honteuse, la jeune femme s'écarte de son ami d'enfance et détaille d'un regard circonspect cette chambre qui ne lui rappelle rien. quelques bribes lui reviennent, aigres et dures, alors que ses orbes glissent sur le revolver au sol. le cœur s'emballe, tambourine à sortir de sa cage. mais qu'a-t-elle fait, malheureuse ? la voilà sale, amochée, fielleuse, sauvage et dangereuse, laide eden et ses cauchemars traînés dans son ombre éternelle. enfant-louve se faufile dans la salle de bain, ôte sans un bruit ses vêtements tachés et se glisse sous le jet tiède. une grimace déforme ses traits épuisés lorsque l'eau roule sur les plaies à vif, tempe douloureuse et muscles fatigués. eden frotte, comme si le péché pouvait partir avec le savon, comme si récurer la peau blanchissait l'âme. comme si, débarrassée de sa crasse, elle pouvait encore espérer le pardon d'haneul.

peau immaculée, cheveux parfumés, eden s'enveloppe d'une serviette propre et retourne dans la chambre. au beau milieu des draps haneul dort encore, cependant sa position n'est plus la même ; sa tête est tournée vers eden, dont le sourire s'étire tendrement. qu'il est beau, son chérubin. de quelques pas ailés elle s'approche et se penche, rideau de cheveux mouillés qui frôlent le visage du garçon. qu'il est beau, qu'il est doux… et la pulpe tiédie de ses doigts suit d'un geste lent la mâchoire d'homme, remontent sur la tempe et se perd dans les mèches brunes. qu'il a changé, surtout… eden se baisse encore et effleure de ses lèvres la joue hâlée. « mon haneul… » soupir attendri. « tu m'as manqué, mon ange. »


 
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Dim 8 Avr - 23:19
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TRUTH OR DARE ?

il rêve. dans sa mémoire immortelle, eden émerge pareille à un être céleste ; de sa simple présence, tout semble s’animer par son souffle divin dont l’étrange frisson troubla toute son âme. elle avance vers lui, plus souple que la vague et plus froide que l’écume, guidant ses pas vers cette tombe où est inscrit son prénom. haneul a peur. il ne comprend pas. « eden, qu’est-ce que ça veut dire ? » mais, eden ne répond pas. elle se contente de sourire. son coeur se tord de torpeur, son regard se trouble, il chancelle. je ne comprends pas. ce n’est pas eden. je souffre. c’est elle. puis, tout devient noir.

réveil martyrisé ; il s'éveille angoissé. son esprit se perd dans la répétition d’une respiration irrégulière. dans sa tête règne un chaos ; les mouvements s’enchaînent ; sémillants, itératifs, opalescents. il ne contrôle plus rien. il s'égare. il devient fou. eden, eden, eden, où es-tu passée ? il la cherche d’un oeil paniqué dans ce décor sans contour. puis, il aperçoit son radieux visage. il dessine avec précision chacun de ses traits dont la vive couleur est d’une ardente douceur. haneul veut s'y perdre, s'abandonner, se noyer dans ses prunelles humides qui détiennent le fin secret pour pénétrer l’abysse de son coeur inanimé. « eden. » elle rayonne ; illuminant chacune de ses noires pensées, inondant ses peurs les plus obscures, le submergeant de sa chaleur et de sa cruelle tendresse. enfin, ses yeux peuvent voir à travers le voile de son affliction.

il respire apaisé, calme, serein. « eden, j’ai fait un rêve étrange… » haneul s'interrompt accablé par ce funeste spectre. avait-il vraiment envie d'en parler ? non, il voulait simplement effacer cette affreuse vision de son esprit, s'égarer un moment  dans la chaleur réconfortante de ses bras. alors, tendrement, il capture cette silhouette désormais prisonnière de son étreinte brûlante de caresses ; son souffle harmonieux s'échouant sur cette peau qu'il a tant voulu faire frémir. il y pose ses lèvres pour la faire rougir de cette passion qui le dévore. eden, elle le feu qu'il veut consumer.

« eden, je vais faire quelque chose de mal... pardonne-moi. » derniers mots, dernier sourire, ultime parole avant d'exécuter cet acte décisif. saisi d'un désir somptueux, il vient déposer sur cette bouche tentatrice le divin baiser dont la passion exhalée est pareille à la saveur des fruits.
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Lun 9 Avr - 15:48
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❝ truth or dare? 


haden, (aesth.) // (부산진구) // embrasse délicieuse. contre le corps chaud d'haneul, dans ses bras assoupis, mains logées au creux de ses reins, lèvres soleil contre l'épiderme nuit, eden se laisse attirer sans résistance. le garçon l'a tenue tant de fois, au secret des douleurs d'autrefois, mais aujourd'hui l'étreinte de l'homme est toute autre ; aussi douce, aussi tendre, et pourtant si troublante... sensuelles, les mains s'aventurent et la bouche s'attarde. et eden, balayée de frissons inattendus, dépose ses caresses tremblantes contre la nuque, étouffe un soupir alangui. dénudée, la peau s'expose. embrasés, les sens explosent.

haneul... que fais-tu...

le souffle irrégulier, la belle ne parvient plus à fermer les yeux, car la chaleur qui enflamme sa poitrine et irradie son être n'a rien de comparable à la tendresse de leurs étreintes enfantines. non, c'est un brasier ardent qui naît sous les lippes téméraires jusqu'à ce qu'elles s'échouent contre celles de la jeune fille. à la seule pression des lèvres angéliques, des lèvres d'haneul, le cœur d'eden, si froid, si dur, s'écaille et s'interrompt, rate un battement pendant lequel le temps suspend son vol. myocarde essoufflé, trouble, qui reprend bientôt sa course effrénée alors que les paupières se closent enfin. interdite, eden s'abandonne à l'éclat d'un brasier triomphant, incapable de s'y soustraire, incapable de retrouver le fil de ses pensées, incapable de revenir à la raison malgré son âme qui se soulève et s'insurge.

haneul, haneul... que fais-tu ?

cœur au galop, souffle court, tripes qui se tordent d'une douleur somptueuse, joues qui se teintent et qui brûlent ; jamais effleurement si délicat ne l'a autant troublée, pas même les fièvres d'aleksei... aleksei. eden se redresse, paumes à plat contre le torse de son ami. aleksei qui l'attend et s'inquiète, tandis qu'elle se complaît aux hardiesses d'un fantôme. car, oui, ce baiser l'enivre et la transporte, au-delà de toute surprise, de toute gêne, et sans savoir pourquoi son cœur supplie en silence de frôler à nouveau les lèvres du jeune homme. mais elle ne peut pas, elle n'en a pas le droit. alors elle effleure du bout des yeux, du bout d'un doigt, la bouche audacieuse, et murmure tout bas : « qu'est-ce que ça veut dire ? »

elle est étrange, la pression nouvelle de leurs peaux, elle pique et elle brûle comme le sel de la mer. elle est incongrue parce qu'eden ne pensait plus découvrir d'autres facettes de son haneul, de son corps dont elle ne connaît plus la moindre pudeur. il est intrigant, le doux frisson qui secoue son échine et la presse entre les bras vigoureux. c'est étrange. c'est déroutant. c'est contagieux ; eden en veut encore. les yeux noyés dans les siens, puits sans fond dont elle ne veut être sauvée, miroirs obscurs d'une passion insoupçonnée, elle se perd et s'abîme, tente d'ajouter quelque chose, mais les mots fanent à même ses lèvres.

sourire confus.

eden se défait de l'étreinte enchanteresse et son corps ondule tendrement contre celui de l'incube. sans la moindre honte, elle ramasse la serviette que les caresses ont égarée et la noue autour de sa poitrine, faisant disparaître à demi le galbe de sa féminité. « je crois que tu devrais te reposer encore un peu... je vais rentrer. »

eden est déconcertée. son cœur se consume à un feu nouveau qui annihile sa raison, décuple ses sens et l'intoxique tout entière. et le regard brûlant d'haneul, qu'elle ne peut lâcher, ne fait que raviver son désir.

haneul, je t'en prie... qu'est-ce que tu m'as fait ?


 
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