the way you never felt like a stranger

Il dansait. Comme toujours. Mouvements sensuels et lascifs, il dansait. Se perdait au son de la musique, tandis qu’il laissait tomber ses vêtements. Il dansait, son corps bougeant à un rythme maitrisé. Bougeant au son des fantasmes de sa cliente. Bougeant au son des soupirs de celle-ci, et de ses mains posées sur ses hanches. Cela faisait bien longtemps déjà qu’il avait perdu ses vêtements, que dans un shorty indécent, il offrait ses charmes à la jeune femme. C’était sa dernière danse avec elle. Sa dernière danse avant qu’il ne s’échappe de ses mains, de son étreinte. Et la musique avait fini par s’arrêter, ses mouvements se stabilisant dans une position aguicheuse, un léger sourire sur ses lèvres, presque mutin. Presque. Encore fausse pudeur et indécence, il l’avait délicatement embrassé sur la joue, s’était presque échappé de ses mains et des quelques billets qu’elle lui donnait en plus. Cadeau qu’elle disait. Heran ne s’en plaignait pas. Un dernier au revoir, une promesse qu’elle reviendrait et il s’était posé un instant dans la loge qu’il occupait, un peignoir léger pour le couvrir. Sa fin de soirée était proche. Il ne lui restait qu’une prestation à assurer puis il pourrait se décider à sortir effectuer son travail, trop naturellement, ou tout simplement rejoindre son lit.

« Ran, Yun Mimi pour toi. Tu te prépares ? » Un hochement de tête, son étonnement masqué, il avait été renfiler un jean qui mettait ses cuisses en valeur, de même qu’une chemise semi-transparente. Une veste par dessus, des retouches au niveau de son maquillage et il était prêt. Il avait des habitudes Heran, des gestes accoutumés. Il connaissait l’endroit où il évoluait. Il savait toujours donner le meilleur de lui-même, être au mieux de sa forme, de son être. S’assurant que ses cheveux étaient corrects, et il se dirigeait vers l’un des salons privés. Ça l’étonnait malgré tout que Mimi vienne si tard. Il était passé trois heures, et clairement il s’attendait à ce qu’elle soit dans le confort de son foyer. De ses draps. Peut-être même de l’étreinte de son mari. Elle n’aurait pas du être là. Non pas qu’il s’en plaignait. Mimi était une cliente plus ou moins régulière. Mais surtout respectueuse. Même s’il n’avait pas son mot à dire. Une main sur sa cuisse et il les ouvrait, un commentaire déplacé et il ne faisait que sourire. Non. Mimi se montrait plus respectueuse. Plus qu’un objet de luxure, elle le traitait comme un être humain. Et ça, ça jouait beaucoup. Entrant dans la pièce, il ferma la porte derrière lui avant de s’avancer dans la pièce son regard se posant sur la jeune femme déjà présente. Elle était belle Mimi. Vraiment. Belle à en couper le souffle. Y’avait quelque chose chez elle, d’unique. Quelque chose qui la faisait briller. « Hello Mimi. C’est rare de te voir aussi tard. » Rare. Mais pas inhabituel. Elle venait parfois dans les confins de la nuit quand ça n’allait pas avec son mari. Il n’avait pas besoin de la question, il se doutait qu’elle finirait par en parler. Il était un peu comme les étoiles avec elle, un confident nocturne, gardien de ses secrets. « Quelle danse veux-tu aujourd’hui ? »

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tenue + Au beau milieu de la nuit, alors que les étoiles brillaient dans le ciel, les éclats de violence résonnaient dans le petit appartement de suyeong-gu que tu partageais avec ton mari. Les assiettes qui volent, les cris, la colère qui enfouit tout, sentiments, vœux, amour. « YAH. Si c'est comme ça, jveux le divorce ! » Et tu claques la porte emportant avec toi ta rage, un manteau et la première paire de soulier que tu trouves. Tu marches longtemps, tes talons hauts claquant contre le bitume avec assez de force pour le faire craquer. Et malgré l'heure avancé, malgré ta présence dans le red district de la ville, malgré le galbe de ta jambe mis en valeur par tes souliers noir à paillettes, personne n'ose t'approcher, personne ne tente sa chance avec la beauté venimeuse. Un pauvre businessman s'y essaie, trop éméché pour savoir ce qui est bien pour lui et tu lui offres un doigt d'honneur avant de continuer ton chemin. T'es d'humeur à tuer quelqu'un, à frapper dans quelque chose jusqu'à ce que le sang fuse, mais tu sais que ce n'est pas sage. Avec ta force de crevette, t'as que tes mots pour blesser, pour faire saigner. Alors tu vas retrouver ta muse, ton confident. Pauvre âme qui se doit de t'écouter vider ton sac, jour après jour, embrouilles après embrouilles. Il s'agit sans doute de la personne qui connait le mieux ta relation, plus que tes amis, plus que ta famille, peut-être même plus que toi et ton mari. Tu pénètres dans l'antre du vice avec confiance et fierté, aucune de cette honte qui accompagne parfois ceux qui visitent ces endroits. Tu demandes ton favori et on t'emmène dans une salle privée où tu commandes aussi une bouteille de vin hors de prix. Ton manteau et sac sont rapidement abandonnés sur la banquette révélant un accoutrement qui pourrait presque faire ombrage aux employés. Il faut dire que tu étais partie précipitamment, sans prendre la peine de te changer de ta tenue de nuit. Dès que la bouteille arrive, tu t'en sers une coupe que tu vides d'un coup. Et c'est alors que tu la remplis à nouveau que ton favori entre, tout en beauté comme à l'habitude. « Comme on dit, il n'y a pas d'heure pour la stupidité. » Tu aurais pu dire quelque chose de gentil, le complimenter, mais vu l'humeur dans laquelle tu te retrouvais, il n'y avait que des insultes, des injures. Néanmoins, la pique n'était pas destinée à ton interlocuteur et il le savait bien. « Fais-moi la surprise, je suis d'humeur massacrante. » Autant le prévenir qu'il puisse se préparer, se braquer s'il le faut. Mimi et ses émotions, personne n'était jamais à l'abris d'une explosion, d'une attaque perdue.

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Des débuts de soirées agités aux fins tranquille dans les effluves d’alcool et de parfums à faire tourner les têtes, le Venus était toujours l’endroit à être. Beau monde et créatures des bas fonds se mêlaient. Se rencontraient. Et dans le Venus les créatures comme Heran brillait. Artificiellement, monde de paillettes salies, il brillait. Il brillait, existait. Éphémère. Juste le temps d’une nuit. Moins parfois. D’une danse seulement. Quelques minutes. Un regard accroché et la sensation d’importer, juste un peu. Puis il y en avait d’autres. Des gens comme Mimi. Qui le faisait se sentir vivant. Plus qu’une danse. Plus qu’une nuit. Le traitant décemment. Lui rappelant son humanité, sa valeur. Bien plus que quelques billets froissés. Bien plus qu’une nuit dans un love hôtel. Que son corps abandonné au matin dans des draps sales. Bien plus que des commentaires à peine pensés et des compliments mensongers. Bien plus que tout ça. C’est pour ça qu’Heran aimait l’avoir en cliente Mimi. Parce qu’elle le respectait. Puis elle était belle Mimi. Tellement. Elle avait quelque chose dans son physique qui la rendait royale. Y’avait quelque chose chez elle, qui la rendait au dessus des autres. Alors c’était stupide, mais la voir aussi tard, et il s’inquiétait Heran, la question qui passait ses lèvres, sous entendu léger tandis qu’il s’étonnait de sa présence. « Comme on dit, il n'y a pas d'heure pour la stupidité. » Hochement de tête léger, il comprenait. Il savait bien que Mimi n’avait pas un mariage facile. Dans leurs échanges, les étoiles pour témoins, une bouteille entre eux, elle en parlait souvent. De cet homme qu’elle aimait tant. De cet homme qui la blessait souvent, trop. De cet homme qui occupait ses pensées même quand elle venait se perdre ici, entre les murs du Venus Aphrodisiac.

Sa question suivante avait été sur ses besoins, ses envies. Quelle danse elle voulait. Qu’est-ce qu’il lui permettrait de se changer les idées. D’oublier. D’oublier les plaies de son cœur et la rancœur envers son homme. « Fais-moi la surprise, je suis d'humeur massacrante. » La regardant au travers des mèches de sa frange sombre, il eut presque un soupir. Un soupire de la voir si mal. De ne pouvoir rien faire. Juste danser. Juste ça. Attrapant la télécommande qui trônait sur la table, il lança une chanson sur laquelle il avait l’habitude de danser. Il avait ses danses, ses routines, il avait ses chansons. Il savait improviser aussi, mais ses mouvements se faisaient plus hésitants, plus fragiles. Ce n’était pas ce dont avait besoin Mimi pour le moment. Non. Il lui fallait de la sensualité, de l’assurance. Il lui fallait le meilleur d’Heran. Et c’était ce qu’il allait lui offert. Les lumières du salon privé tamisées, son corps s’était mis en mouvement. Ondulation des hanches, ses mains glissant le long de sa gorge offerte, c’était un regard lourd qui s’était posé sur Mimi. Brumeux aussi. Il était sûr de lui Heran. Il était toujours métamorphosé quand il dansait. Il aimait danser. Ses mouvements racontant tellement d’histoires. Ses mains tendues, sa veste qui tombait, son corps qui s’offrait lascif sous le regard de la belle. La chemise n’avait pas tenu longtemps non plus s’ouvrant sur sa peau diaphane. Jusqu’à ce qu’il finisse dans les dernières basses lourdes de la musique à genoux devant Mimi, son jean glissant outrageusement sur ses hanches, la respiration courte, le corps comme une offrande sous ses yeux. Et l’attente de son jugement. Sans oser prononcer un mot.  

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tenue + C'est ce que tu aimais chez Heran, sa capacité à savoir ce que tu voulais alors que ton esprit était trop énervé, trop embrouillé pour pouvoir le lui dire, expliquer ce tourment intérieur qui e préoccupait. Sa douceur, sa beauté presque illusoire, irréelle dans la pénombre du venus et ses mouvements assurés, séducteurs. Il avait tout pour plaire Heran, et pourtant, tu ne le voyais que comme une pièce d'art, au même niveau qu'une pièce de théâtre ou un concert. Il était cette masterpiece cachée dans les profondeurs de la nuit. Sa fragilité venant remplacer le soleil le temps de quelques heures, beauté éphémère qui disparaissait dès le lever du soleil. Tu aurais pu être intéressée et comme d'autres vouloir toucher l'être solaire, vouloir te l'approprier le temps d'une nuit pour plus qu'une danse, mais même lorsque ses hanches ondulaient sous tes yeux, tu pensais à un autre. Celui que tu avais quitté en plein milieu de la nuit, le menaçant de le quitter pour la énième fois, celui que tu t'auto-détruisait, celui qui a réussi à t'arracher les mots : " oui je le veux ". Et tes doigts qui se crispent sur la tige délicate de la coupe alors que tu t'énerves à nouveau à te remémorer les événements. C'est la danse du beau qui arrive à dévier ton attention, à te faire oublier un instant. La musique annonce la fin de la danse alors que la dernière goûte de ta seconde coupe disparait sur tes lèvres. « Magnifique comme d'habitude. Merci. » Compliment véridique, la voix complètement sincère alors que tu agrippes la bouteille de vin pour te reverser une nouvelle coupe et en remplir une pour l'employé. « Tu m'aides à finir la bouteille ran ? » Pas que tu en aies réellement besoin ; finir les bouteilles de vin, et autre alcool, seule commence à être ton expertise. Le blond a néanmoins un effet calmant sur ta personnalité enflammée et tu apprécies sa compagnie, malgré le peu que tu connaisses sur lui. Votre relation est définitivement des plus étranges puisque tu ne le connais pas réellement, tu le vois seulement sous la lumière colorée des néons du venus, à travers un filtre sensuel qui le dépeint comme presque irréel, inhumain. Tu lui tends la seconde coupe avant de te laisser retomber contre la banquette. Le silence s'installe, long, lourd et seul le vrombissement des enceintes de l'établissement continue de résonner dans le salon privé. Le liquide bourgogne tourne dans ta coupe alors que ton regard s'y trouve fixé, tes pensées se perdant dans le tourbillon qui s'y crée. « Tu crois que je devrais vraiment demander le divorce ? » Question sans réponse, question qui ne cherche pas vraiment de réponse. Tu l'aimes et tu le détestes à la fois. L'idée de le quitter te déchire le cœur, mais rester vous déchire tout autant. Tu portes à nouveau la coupe à tes lippes, laissant le délicieux nectar te distraire et teindre tes lèvres de vermeille.

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Heran dansait. Il n’avait que ça. Beaucoup disait qu’il ne savait rien faire d’autre à part s’exprimer avec son corps. Des mots hésitants, des phrases maladroites, mais quand il dansait, son corps exprimait ce qu’il ne savait dire. Il le laissait parler à sa place. Sans forcément devenir figure de luxure et de débauche, il savait se faire exotique, différent. Il savait se faire sensuel quand il le fallait. Mais pas là. Pas avec Mimi. Elle n’avait pas besoin qu’on la charme. Pas besoin qu’on la tente. La créature tentatrice n’avait pas besoin d’être là. Il avait juste besoin de lui conter une histoire. Il avait juste besoin de la détourner de son quotidien qui lui pesait. Même pas besoin de finir nu. Juste la chemise qui était tombé et son jean à peine descendu sur ses hanches à cause de mouvements un peu trop lascifs. Juste le danseur, l’œuvre d’art offerte devant elle. « Magnifique comme d'habitude. Merci. » La tête baissée, ses joues rosissaient pourtant sous le compliment. La reconnaissance de son travail, la reconnaissance de son talent. Ce n’était pas grand chose, et pourtant ça lui vrillait toujours le cœur. Peu prenait le temps de lui rappeler. Qu’il pouvait faire des choses bien. Peu prenait le temps de lui donner cette attention presque bénigne qu’il demandait à travers quelques compliments, quelques remarques positives.

« Tu m'aides à finir la bouteille Ran ? » Hochement de tête, il n’avait pas le droit de refuser. Pas qu’il ait envie de refuser non plus. Mimi avait besoin de quelqu’un à ses côtés, elle ne serait jamais venu sinon, et s’il pouvait lui offrir ce réconfort à son âme, alors il le faisait avec grand plaisir. Ne pas s’attacher aux clients. C’était une des premières règles du Vénus. Une des premières règles de sa vie. Aussi. Et pourtant il la trouvait tellement attachante Mimi. Tellement attachant ce petit bout de femme avec son caractère assuré qu’elle montrait au monde. Et il s’y était attaché Heran. Il s’y était attaché. Aurait même pu dire qu’il attendait ses passages au club. Appréciait plus que nécessaire ces quelques heures qu’ils avaient pu partager. Assis au sol, contre le canapé, juste en dessous d’elle au final, il faisait tourner le liquide dans sa coupe, observant le reflet dans celle-ci. Profitant du silence. Attendant ses prochaines paroles. Un peu trop soumis. « Tu crois que je devrais vraiment demander le divorce ?
- Tu l’aimes non ? » Ce n’était pas forcément la réponse qu’elle attendait. Il n’avait rien d’autre à offrir. Au final personne qui l’attendait chez lui. Personne qui l’aimait au point de lui passer la bague au doigt. C’était un peu triste d’en arriver au divorce. Un peu trop triste. Et les sourcils froncés, une moue presque boudeuse, comme un enfant devant un problème difficile, il avait relevé les yeux sur Mimi. « Tu te vois sans lui ? Tu le vois avec quelqu’un d’autre … C’est pas ça l’amour ? Le fait de ne pas pouvoir être sans quelqu’un … De souffrir de le voir avec quelqu’un d’autre ? » Sourire triste. Il tombait tellement amoureux facilement de son côté, le cœur offert, avec tellement de cicatrices dessus que de rejets. Il n’était pas le genre de personne qu’on aimait. Pas assez. Pas au point de ne pas pouvoir vivre sans lui.