Dans l'abime dans lequel t'es plongé depuis des heures, y'a le noir qui t'enveloppe, bienfaisant, calmant. Et y'a ce putain de mal de tête qui te vrille le cerveau. Tu le sens t'enserrer le crâne dans un étau qui te force lentement mais surement à t'extirper des bras de Morphée. Puis y'a le bruit de la mer, le cri des goélands, le bruit de la ville qui remonte à tes oreilles dans un capharnaüm étouffant. Et voilà que tu te relèves brusquement, combattant courageusement un haut le cœur. Tu restes assise ainsi un moment, les yeux fermés, à tenter de te remémorer les événements de la veille qui te reviennent en flash accompagnés de hauts le cœur et de regrets. Un grognement énervé t'échappe alors que tu viens passer une main dans ta chevelure emmêlée. Tes yeux s'ouvrent lentement, agressée par la lumière de la matinée. Il te faut un instant pour que ton cerveau enregistre l'ampleur des dégâts ; des corps endormis jonchent le sol, au milieu des bouteilles vides et autres déchets, comme si une tornade était passée par là. Ta bouche s'ouvre dans un bâillement à peine retenu et tu t'étires dans un vain espoir de voir ta gueule de bois s'envoler. Évidemment, la douleur ne subsiste pas et tu finis par te lever, incapable de te rendormir. Tes pas sont lourds alors que tu te diriges vers la salle de bain. Tu manques tomber à quelques reprises, tes pieds s'emmêlant dans les corps et autres objets au sol. Il te faut plus de temps qu'à l'habitude pour te rendre à la salle de bain et c'est une surprise des plus désagréables qui t'attend. « YAH ! » Ta voix s'élève dans l'entrepôt qui vous sert de lieu de rassemblement. Et pourtant, il n'y a que le silence qui te répond. Tu ne sais pas si c'est parce qu'ils ne t'ont pas entendu ou qu'ils ont choisis d'ignorer ton indignation, mais tu n'es pas Yun Mimi si tu t'arrêtes après un seul refus. Tu reviens dans la salle principale avec la rage au ventre, et une soif de justice. « YAH ! Qui a vomis juste devant la toilette ?! » Les corps qui commencent à se remuer, à s'éveiller et ton impatience qui grandit. Tu t'approches des corps encore profondément endormis et les pousse légèrement du pied en marmonnant dans ta barbe.  

il a veillé, des profondeurs de la nuit jusqu’au précieux levé du jour. les cadavres de bouteilles jonchent les tables et les sols tandis que les restes d'une humanité perdue s'entasse sur le peu d'espace inoccupé et les canapés imbibés de boisson échappée. ses yeux sont rouges d'avoir tant veillé, sa joue écrasée contre le bois d'une table reculée. ses doigts tapotent et cavalent contre la surface, exprimant d'un son crescendo la frustration qui rugit en sa poitrine. il fut un temps où aleksei était comme eux : ivre mais heureux, ivre de bonheur et de souvenirs, ivre et aux portes de la mort parfois. aujourd'hui las que l'alcool ne fasse plus bon chemin en son organisme et ne daigne pas même inonder son cerveau d'une hérésie virant au collectif. les premières personnes s'agitent tandis que ses orbes restent plantés sur la bouteille de vin rouge excessivement chère pour la marque ; il soupire, déglutit, se complaît dans sa colère douce-amère. jusqu'à ce que l'éclat excité d'une voix soudaine le sortir de son cocon cruel. en échos à son indignation, il laisse sa voix rauque s'élancer en un grognement bas, redresse son buste, parfaitement assis sur la chaise inconfortable. « quoi, yah ? »  le russe glisse sa main dans ses cheveux qu'il ébouriffe, soupire : les courbatures sont le fruit d'une nuit blanche passée affalé en position indélicate. mais lorsqu'il cligne les yeux, aussi imprévisible que les félins ancestraux, il retrouve sa bonne humeur, le soleil de son sourire éclatant. il repousse sa chaise en se relevant et s'approche d'une des seules personnes éveillées, non sans s'étirer au passage. « pourquoi tu vas pas pisser dehors, mimi ? tout le monde dort, personne te verras. c'est ce que j'ai fais perso. » alek glisse son bras autour des épaules de mimi pour l'attirer contre son torse, nichant son menton sur ses cheveux emmêlés dans un râle las. « je suis fatigué, j'ai pas dormi, le vin était pas bon, y'avait plus de vodka et tu gueules dès le matin. t'es épuisante, mimi. » la chaleur bafouant la lune et brisant la glace ; d'être dur et imposant, il se veut câlin et bougon, à l'image d'un enfant qui n'aurait eu satisfaction. mais aleksei est toujours ainsi, et n'a nul besoin d'être proche des gens pour se sentir l'être, d'autant plus auprès des red pistol, et tous se sont plus ou moins habitués à sa manière d'être lui.

étalé, sur ce sofa peu confortable. il a réussi à fermer l'oeil. difficilement. avant même d'avoir trouvé son repos, il sait qu'il ne dormira que quelques heures. trois, peut-être quatre si il est chanceux. l'alcool ne trouve plus la solution à ses démons nocturnes et la drogue, ne sert qu'à faire voyager un temps soit peu son esprit. plus rien ne fait, qu'importe la quantité qu'il ingurgite, qui à finir aux portes du coma éthylique, rien ne vient apaiser ses nuits. alors c'est sans surprise qu'il se réveille dès le premier cris. grognant presque alors que ses paupières sont lourdes. il grogne en même temps qu'il se relève et il a même envie d'étrangler celle qui vient déranger le peu de sommeil qu'il a réussi à se dégoter il regarde autour de lui, c'était un vrai taudis. de quoi ressembler à son propre loft. une deuxième maison pour le coréen. se relevant difficilement, ses mains se faufilent dans ses poches pour y sortir cette plante non légale. alors que ses yeux se portent sur la demoiselle et le jeune homme. et il soupire, car le sourire du métisse est trop éblouissant pour lui au réveil, il est trop parfait. et la voix de la jeune femme lui casse les oreilles. alors il soupire, regardant le spectacle qui avait lieu sous ses yeux. ne daignant pas saluer les deux membres des red pistols. même si c'était hojoo qui était à la charge de ramené la drogue, depuis quelques temps, il avait perdu toute forme de respect. « aleksei a raison, t'es épuisante. lâche le riche tout en déposant ses yeux sur ce stick du bonheur qu'il se créait. et c'est pas comme ci quelqu'un ici voudrait te voir pisser, hmm, donc je pense qu'en allant dehors tu pourras te vider sans problèmes. et il apporte la feuille contre ses lippes, glissant le bout de sa langue contre la partie collante, humidifiant et terminant son oeuvre d'art. à moins que notre princesse ne daigne te libérer et dans ce cas là, t'as qu'à lui pisser d'ssus. » termine le jeune homme dans un gloussement taquin. les membres de ce groupe se connaissaient tous un peu et la vacherie entre eux était monnaie courante. alors il était normal qu'hojoo se joigne à la bataille. d'ailleurs, d'un coup d'oeil il déposa ses yeux sur ces corps encore endormi, cherchant du coin de l'oeil cet ami de longue date, il l'avait évité toute la soirée et espérait bien que ce dernier soit rentré chez lui. c'est avec un briquet à la main, un joint coincé entre ses croissants de chairs qu'il débute sa journée. son déjeuner était enfin prêt.

l'aube a chassé les dernières effluves indolentes d'une nuit trop courte, et avec elle l'insouciance d'une jeunesse dépravée. et les éclats de voix qui résonnent entre les murs froids du big bang s'échouent en échos douloureux aux oreilles d'eden pour la tirer d'un sommeil sans rêve. l'ange grogne, étire un bras meurtri de courbatures et se redresse, le corps lourd. le sol a imprimé sa joue de poussière, visage abîmé de fatigue et chevelure en bataille. elle ne sait plus vraiment quand elle s'est laissée tomber dans ce coin-là, mais, fidèle à ses démons, elle a pris soin de coincer une bouteille de rhum entre le mur et son dos. un premier sourire étire ses lèvres froides ; elle s'empare du précieux butin et se lève, titube jusqu'aux silhouettes qui crèvent la pénombre. ses tempes lui font mal, sa gorge est sèche et son estomac se tord. gueule de bois jusqu'au cou. silencieuse, eden s'efface. c'est hell qui s'indigne, la voix rauque, presque éteinte : « putain… il est quelle heure ? » elle balance un bras autour du cou d'aleksei et mord sa lèvre inférieure, sans égard pour le corps qu'il serre déjà contre lui. baiser à la tendresse insensible, haleine chargée d'alcool. « essaye ça plutôt, trésor. » de sa main libre, elle frappe la table du cul de la bouteille. c'est une torture, le rhum dès le réveil. dégueulasse. un coup à rendre ses boyaux encore une fois. que demander de plus ? tête lourde qui s'écrase contre l'épaule du garçon, cheveux qui s'emmêlent bientôt à ceux de mimi. « on remet ça ce soir ? » grommellement qui se perd alors que ses yeux se ferment. en vérité, elle a la dalle. mais y a jamais grand chose à se mettre sous la dent au qg ; pour ça, faut aller chaparder sur le marché du port. alors, aujourd'hui encore, faudra se contenter d'un nouvel afflux de bière et de pétards, parce qu'elle a bien trop la flemme d'aller se geler dehors.

Soirée arrosée, à planer pour certains, mouvementée pour d'autres. Des vins excessivement chers aux plus simples des boissons alcoolisées, ont tourné en cette soirée. Lily, adepte de bière à la framboise, connait son seuil de tolérance. Quelquefois éméchée, jusqu'au bord du coma ; cette nuit, lily a été plutôt raisonnable. Elle s'est même trouvé un coin, assez confortable, où elle a pu s'assoupir quelques heures ; avant de se réveiller avec une envie pressante. L’entrée des toilettes encombrée par du vomi, lily s'est résignée à y pénétrer. S’il y a cette répugnance devant cette porte ; qu’y a-t-il de l’autre côté ? Décidée à se faufiler hors de l'entrepôt, lily enjambe discrètement les corps inertes des Red Pistols. Tant pis pour le froid, elle a besoin de vider sa vessie. glamour. Mais c'est un cri, le cri d'une personne qu'elle connait que trop bien ; qui la presse dans son affaire matinale. Mimi. Lily redescend sa robe dans un geste assuré. lily accourt. Et lily entre dans l'entrepôt, dans un bruit infernal. « Mimi !? Ça va !? » Porte grande ouverte, la brise fraiche se fraye un chemin jusqu’aux zombies. Qu'importe le froid, qu’importe ceux endormis, ses orbes noisette cherchent la source des cris. Oui, lily a le don de s'inquiéter pour ses proches. Peut-être un peu trop. Et en une seconde, son organe se calme à la vue de deux Red Pistols enlaçant Mimi. Honteuse, les joues rosées par cette scène ridicule, lily referme la porte ; avant d'être insulté de tous les noms. « désolé.. » murmure-t-elle, passant une main dans ses cheveux légèrement ébouriffés par cette courte nuit. Oui, parfois, lily se demande ce que les Red Pistols lui ont trouvé pour qu’elle soit dans ce clan. Jeune femme sans démon, douce et rêveuse, fait tache parmi ces âmes abîmées.  

Tu l'avais pas vu le russe. Sa tête éméché et l'haleine d'alcoolique que vous partagez tous en cette (autrement) belle matinée. C'est sa voix rauque, grognement mi-humain mi-animal qui annonce au monde qu'il est pas encore mort. Et il s'attire un regard foudroyant de ta part par l'horreur qu'il ose prononcer. Il t'attire contre son torse et tes lèvres s'étirent dans un rictus dégouté caché par les plis de son t-shirt. Il pue, l'odeur de l'alcool qui lui sort par les pores vient t'agresser les narines et tu combats un haut le cœur qui t'empêche de lui dire ce que tu penses de son idée. Mimi la sauvage, l'enfant émotion qui se fait violence même avec ces amis, avec ces proches. Et une autre voix qui s'élève, qui vient s'accorder avec la première. Les reproches qui s'enchainent et te font voir rouge. Qu'importe ce qu'ils disent, ce n'est pas toi le problème. Et même si ce l'était, tu n'en as que faire pour l'instant. Les autres corps s'élèvent et ça devient un boucan d'enfer dans ce taudis. Rien pour améliorer ton humeur déjà fracassante de si bon matin. Le haut de cœur passé, tu repousses le russe dans les bras de sa dulcinée à l'haleine de chacal. « et puis quoi encore. j'suis pas une sauvage comme vous. » Et ta main viens voler la bouteille de rhum qu'Eden avait planqué, en prenant une longue gorgée contre tout bon sens. Gorgée qui manque asperger le couple éphémère quand la porte s'ouvre et que Jyuli apparaît, comme si elle avait vu la mort. La brise qui s'impose dans l'entrepôt, les cris d'indignation qui s'élèvent comme la marée contre la petite. T'as qu'un regard blasé à leur offrir, la colère qui te prend toujours aux tripes et voilà que tu remets les pendules à l'heure. « j'en ai rien à foutre de ce que vous pensez. jvais massacrer celui » et ton regard orageux se pose sur la silhouette échouée de Kitae, aussi immobile qu'un corps. « ou celle qui a vomit dans la salle de bain. » Ton regard passe rapidement sur Jyuli, malgré son apparence fraiche comme tout, tu ne l'effaces pas de la liste des suspects. Mimi et sa colère, Mimi et son indignation qui attaque, foudroie tous et chacun, amis comme ennemis, sans égard pour les blessures qu'elle pourrait causer aux plus sensibles. Sauf que Mimi elle est pas complètement stupide. Tu sais que le fautif ne se laissera pas attrapé, si ça se trouve il est déjà mort, ou se réveillera seulement l'an prochain. Alors t'attrapes ton sac et tu sors en faisant le max de vacarme possible. Tu vas aller trouver un petit resto pour pisser en paix et t'acheter un déjeuner tant qu'à y être. Ils ont qu'à tous crever entre temps.

c'est l'aube d'un soleil qui se réverbère sur son sourire lorsqu'il l'adresse à hojoo, cet être de feu et de glace aussi intenable que la fumée entre les doigts trop gourmands. ses remarques ne l'étonnent qu'à moitié, et si son sourcil se soulève, ça n'est jamais que pour feindre une surprise témoignant d'un peu de compassion à mimi. sa voix se brise un peu plus lorsque le russe élève la voix, ferme et héritage de ses parents patriarcaux venus d'un pays  froid. « la femme, elle a pas intérêt à me pisser dessus, sinon je me venge. » la femme, cette appellation si dégradante dont il ne saisit pas la profondeur du mal tant il fut habitué à les qualifier ainsi, n'y voyant alors que des mots parmi d'autres. à peine le poison déversé, un bras se glisse autour de sa nuque et les palpitations folles de son cœur se perdent en une cacophonie des plus délectables. aleksei étouffe un grognement contre ses lèvres au goût alcoolisé, y plaquant plus férocement les siennes dans une brutalité animale le surprenant encore ; l'une de ses mains abandonne mimi pour presser et palper les hanches d'eden. possessivité violente. « bonjour mon bébé. » il laisse la tête reposer sur son épaule, ses doigts viennent se perdre dans la chevelure de sa petite-amie avant d'être repoussé par la première femme. néanmoins, il se satisfait du contact unique de celle pour qui le palpitant s'emballe, grognant de béatitude contre son crâne alors que ses deux mains viennent se loger sans honte aucune sur les fesses d'eden -son propre petit bout de paradis. garçon possessif et homme dominant se satisfaisant de se donner en spectacle, se ravissant d'être aux bras de la reine des red pistols. un sourire nouveau, à l'intention de jyuli qu'il affectionne tant : un sourire qui creuse ses fossettes et fait briller ses yeux. des prunelles qui se gorgent de frustration pourtant si vite. « tais toi mimi... je te jure, t'es en train de m'exploser le crâne... on y peut rien nous, si quelqu'un a vomis. qui nous dit d'ailleurs que c'est pas toi, sans t'en rendre compte ? » probabilité si faible, mais enfantillages présents, il tire la langue à ladite avant de retirer ses mains pour s'étirer dans un bâillement profond et odorant. de quelques pas, il gagne le canapé ; s'y affale. sa tête se pose sur l'épaule d'hojoo, avant que ce ne soit son dos qui, finalement, vienne trouver sa place contre les genoux de l'homme lunaire. il referme les yeux, le visage niché contre le bas de son t-shirt, tentant alors vainement de rattraper un bout de sa nuit.

il glousse comme un vrai gamin. les réveils chez les red pistols étaient toujours bruyants. et plus le temps passait, plus de nouvelles têtes émergeaient. certaines étaient connues, d'autres moins et pourtant, si ces gens étaient présent, c'était bel et bien parce qu'ils avaient gagnés leur place. alors il reste dans son coin, comme il en a l'habitude, car il émerge à peine. a besoin de son stick pour se laisser partir peut-être une seconde fois. et le spectacle qui s'offre devant ses yeux laisse à désirer, pointe de jalousie lorsqu'il voit le soleil attirer les étoiles. la lune était jalouse et pourtant, elle trouvait ça marrant. alors il reste muet, laisse les demoiselles déranger le jeune homme, victime des amazones du groupe. mais la question fait sourire hojoo, remettre ça ce soir. oui. et non. il ne sait pas. alors c'est la voix rauque, les yeux encore embrumés qu'il décide de reprendre la parole. « vu les gueules que vous avez, j'pense que y'aura beaucoup d'absents. » dit le fils de chaebol alors qu'il vient glisser entre ses lippes son joint. l'allumant finalement, il inspire la première bouffée. bon appétit. et la fumée épaisse quitte ses poumons, rajoutent une nouvelle odeur. de weed. celle qui vient d'être allumée, celle qui est un délice pour les narines. puis les cris qui font froncer les sourcils, ceux qui donnent mal au crâne. alors il se mass les tympans. car même avec son joint, il commençait à avoir envie de tous les buter. et un nouveau soupire lorsque mimi repart sur le sujet initiale. levant les yeux en l'air, ton dos se jeter contre le sofa. bon dieu. il remercie cependant le métisse de son intervention, rejoignant alors les paroles de ce dernier. « on à l'air d'être des fragiles ? va demander aux nouveaux ou alors installe une putain de caméra pour les prochaines fois. »  et y'a un vacarme pas possible. et il grogne encore alors qu'il la suit d'un oeil mauvais. comme si la jeune femme devenait la proie du gosse de riche. « j'vais m'la soulever celle-là. » menace éphémère. vite balayé par ce rictus satisfait lorsqu'il sent le russe se poser à ses côtés. et il ne rechigne pas, au contraire, il accueille sa présence avec douceur, et de sa main libre, il vient la déposer délicatement sur ce crâne, venant mêler ses doigts avec les cheveux de ce dernier. tendresse étonnante et pourtant geste répété, assumé et naturel. surprenant et pourtant, aleksei était bien le seul qui avait le droit à ce genre d'intention. et c'est presque dans un chuchotement que sa voix se fait entendre, ne préférant pas déranger son soleil encore fatigué. « envoyez lui un message qu'elle ramène de la bouffe. » et les caresses effectués continuent, les inspirations et expirations causées par ce poison aussi. et ses paupières se font lourdes. pourtant il se force à rester éveillé. la faute au russe et son aura rassurante.

premières lueurs au beau milieu des limbes, délices charnels qui chassent la langueur… l'insolence des mains d'aleksei fait renaître à la vie le corps souffreteux d'eden. sous la tignasse auburn, le visage épuisé se fend d'un sourire doucereux ; qu'elle est bien contre lui ! comme ses sens s'éveillent à la morsure de sa bouche animale ! hell ronronne, se presse un peu plus contre l'homme et son odeur familière, mélange de sueur et d'alcool, peut-être bien mêlés à du vomi. eden hausse un sourcil alors que mimi lui arrache le rhum des mains. se pourrait-il qu'elle soit responsable du carnage de la salle de bain ? combien de fois aleksei a-t-il tenu ses cheveux pendant qu'elle rendait ses tripes ? après tout, elle ne compte plus les occasions qu'elle lui donne de la couver comme une enfant. ça l'énerve, hell. elle s'en veut d'être une épave. elle lui en veut d'être aussi prévenant alors qu'il devrait la laisser dans sa merde. doucement, il se soustrait à son étreinte pour rejoindre hojoo, nicher son visage dans ses vêtements sous les caresses du garçon. « tellement gay. » persiffle-t-elle, presque envieuse du tableau bienheureux qu'offrent les deux amis. les voix s'élèvent, les langues s'enveniment, mimi emmerde le monde et jyuli n'arrange rien. d'un geste agacé elle arrache son tee-shirt, dévoile les scarifications qui lacèrent sa peau nivéenne. « j'vais me doucher. le premier qu'essaye de m'faire chier j'le bute. » regard appuyé à l'attention des quelques hommes éveillés. hell se dirige vers la salle de bain et balance le vêtement sur la flaque, laissant les red pistols s'entretuer. tous des cons. c'est pas compliqué, pourtant, de ramasser cette merde et de fermer sa gueule. mais ils aiment ça, les esclandres. c'est tellement plus drôle de réveiller les morts à coups de menaces et d'insultes. eden fronce le nez, roule le tee-shirt en boule et balance le tissu imprégné de vomi dans la poubelle. ça pue, elle en a plein les mains, la journée commence mal et ça la gonfle. alors elle se débarrasse de son jean et de ses sous-vêtements et se glisse dans la cabine de douche. bientôt l'eau ruissèle sur son corps maigre. les yeux fermés, la tête renversée en arrière, elle laisse l'eau brûlante délier ses membres et son esprit.

« Eh ! Vos gueules ! On vous entends jusqu’à l’autre bout du port ! » Ce n’était pas vrai, mais les cris étaient plus hauts que nécessaire et ça, il les avait remarqué avant son arrivé dans l’entrepôt.
Il était certain que personne n’avait remarqué son départ, ils étaient tous trop occupés à ronfler comme des crevards et Kitae se refusait à nettoyer l’odeur de vomis qui flottait près de l’endroit où il avait passé la nuit (bien évidement, ça ne provenait pas de lui, il en était certain, avec l’expérience il sait viser). Il avait fini par conclure que s’il restait une minute de plus, il finirait par tuer quelqu’un à défaut de réveiller tout le monde. Mais en revenant, quelqu’un n’avait visiblement pas eu l’intelligence de faire comme lui, et le big bang était devenu.. Et bien, le big bang.
Les bras chargées de plusieurs sacs, il espérait que son arrivée soit remarquée, félicitée, et avec un peu de chance, il serait élu membre du mois et aurait le droit à une bouteille d’alcool en guise de prix. « J’ai pris le p’tit déj. » Il ne connait rien de tout ça, trop habitué à se faire servir, mais au marché du port la vieille dame lui avait assurée que ça ferait plaisir à ses amis, elle avait parlé de gâteau de riz et d’autres mets sucrée. « Ne se servent que ceux qui ont l’estomac en bon état, je sais que Mimi n’a pas envie de nettoyer après tout le monde, les toilettes lui suffisent. » Petite pique et léger sourire à l’intéressée. Il déposa les sachets au milieu de l’entrepôt. « Y a du café soluble, suffit de fouiller dans les placards. » Il lance ça en l’air en espérant que quelqu’un se dévoue. Il ne va pas tout faire non plus.

Plus jamais. Ses yeux ne s’ouvraient pas, il entendait des voix. Peut-être qu’il était mort. Est-ce qu’on dormait même quand on était mort ? C’était bizarre. Non, il reconnaissait les voix et il avait un mal terrible au crâne. Lentement, il se redressa, tentant de comprendre la dispute. Mimi, Aleks, Hojoo et Hell. Histoire de vomi. Toujours une histoire de vomi. Son cœur s’arrêta. Et si c’était lui ? Il était un peu une petite nature, ça pourrait être lui. Non, ce n’était pas lui, enfin. Il s’en souviendrait. Mais se souvenait-il d’autre chose ? Certes. Non.

Kitae fut l’illumination au milieu du conflit. La bouffe faisait tout oublier, réconciliait les veuves et les assassins. « Kitae ! » Avec un peu moins de joie et d’amour ? Non, il y avait de la bouffe dans ses bras, il ne l’avait jamais autant aimé ! Se redressant sur ses jambes, il salua d’un geste de la main les autres, tentant de ne pas avoir l’air coupable. Il n’était pas coupable. « Je vais faire du café, qui en veut ? » Pas trop de monde, il n’était pas doué pour faire des choses lui-même et risquait de se brûler les mains. Il avait de si belles mains. « On a du lait et du sucre ? » C’était important. Ça faisait un peu tapette. « Pas pour moi, j’veux dire, si vous en voulez vous. » Et ça faisait un peu masochiste de regarder Mimi et Hell en posant la question. Il baissa son regard, peut-être qu’il devrait se recoucher.

gay. et le stick entre ses croissants de chairs bouge légèrement, il sourit, et son regard est accusateur. destiné à celle qui était le supposé enfer, celui dans lequel il baignait depuis bien trop longtemps. et ses yeux vadrouillent finalement pour se déposer sur le faciès assoupi de son ami. ne cessant pas de dorloter de caresses délicates, aleksei. si le fils de chaebol avait été gay, il ne pouvait nier le fait qu'il aurait tenté de trouver une ouverture pour se glisser dans les draps du russe mais, aussi dans ses bras. cependant. c'était bel et bien platonique. les deux hommes n'étant attirés que par les formes féminines des amazones. alors ses yeux se relèvent et sa main libre vient délivrer ses lippes. il expire son poison, toujours avec ce rictus. « soit pas jalouse bébé, ça te va pas. » et il mime une morsure, claquement de ses dents, et il glousse après, car il taquine l'enfer, il ne sait que faire ça après tout. hell annonce, finalement son départ. accompagné d'une menace qu'hojoo balaie d'un revers de main. il irait certainement faire de même après qu'elle en ait terminée. et finalement c'est son ami de longue date qui apparaît, accompagné de denrées qui lui donnait la nausée. préférant ce qu'il avait dans la main comme repas. même si il ne le savait que trop bien, dans quelques heures, la faim viendrait réclamer de l'intention. d'un geste de tête, il salut ce dernier. il l'évitait et pourtant, il était obligé de le voir dans ces soirées. cependant, il ne désire pas disparaître, pas cette fois, pas avec la personne qui se trouvait près de lui, rassuré. ironie du sort. et vient ensuite jae hyun, qui pointe à son tour le bout de son nez, émergeant, apparemment, d'un sommeil mouvementé. et ce prénom, kitae. prononcé. il en a presque mal de ne pas avoir été celui qui l'avait dit. pointe de jalousie mal placé, il n'en tient pas rigueur jae hyun, après tout, c'était bien de la faute d'hojoo si il se refusait d'entretenir une amitié d'antan avec son ami d'enfance.

la proposition du dernier levé se fait entendre, et ses pupilles se dirigent vers son anti-dépresseur humain. « tu veux du café, chaton ? c'est chuchoté, c'est murmuré, parce qu'il se demande si ce dernier c'est endormi, il ne veut pas déranger et pourtant, il souhaite faire attention à lui. ou tu veux autre chose peut-être ? » qu'il demande et il irait chercher ce qu'il désirait. le drogué se comportait avec lui de la même manière dont il s'occupait de ses animaux de compagnie, même si il ne voyait pas ce dernier de la sorte, il ne pouvait cesser de le cajoler. c'était bel et bien le seul qui avait le droit à ce genre d'acte avec l'être qu'était devenu le drogué. finalement il relève le visage vers jae hyun et alors qu'il apporte son poison à ses lèvres, il prononce quelques mots. « pas de café pour moi j'ai déjà ce qu'il me faut. lâche ce dernier en désignant d'un geste de tête son stick. je t'aurais bien aidé mais, j'ai peur que ce ne soit pas possible, je suis certain que mimi serait ravi de t'aider pourtant. » et son sourire devient faux, adressé à la demoiselle, qu'elle fasse quelque chose de productif un peu.

le visage niché contre le vêtement aux effluves multiples ; l'esprit léger de cette présence douce apaisant les démons les plus vils de son esprit malicieux. l'herbe et l'illicite chatouillent ses narines et ravit ses sens, nourrit les manques imaginaires puisque c'en est l'odeur habituelle d'hojoo. il ignore les mots et les paroles assourdissantes d'êtres trop énergiques pour s'en plaindre d'être alors cadavres, et il ne comprend pas. il ne saisit pas leur besoin d'exploser leur indignation et leurs tourmentes en ces lieux où, pourtant, chacun trouve la famille qu'il manque ; la présence de frères qui ne partiront pas. guerriers solidaires au fusil sur l'épaule mais les fleurs sont fanées. l'enfant n'a pas dormi de la nuit ; l'adulte n'a pas trouvé le refuge souhaité dans la boisson ; le soleil explose sa frustration dans un soupire ravagé jusqu'à ce qu'une phrase parmi d'autres fasse son effet. ses sourcils se froncent et son visage s'éclaire d'une idée nouvelle ; néanmoins il enfouit sa moue contre le tissus, et avec elle, l'ébauche d'un sourire lubrique.

d'autres personnes s'éveillent et se meuvent alors que le soleil vient percer de sa chaleur les fenêtres de l'endroit dévasté. aleksei grogne, s'agite alors que les idées s'emmêlent et glissent vers des pentes plus osées ; les (mots-)caresses ne suffisent pas à le détourner de ses objectifs nouveaux. « non merci pour le café... par contre je suis carrément partant pour autre chose, ouais. » le russe se redresse vivement et atterrit sur ses jambes en bien peu de temps ; si peu. si soudainement motivé, la rancœur si oubliée. « je vais euh... prendre ma douche. et puis euh... j'en aurais peut-être pour un moment parce que euh... bon à toute ! » le désir ancré au fond de ses pupilles dilatées par les idées loin d'être sages. la chaleur logée au bas de son ventre qui précipite les pas et le garçon disparaît dans la salle de bain, affamé d'un moment d'intimité avec son paradis dans l'enfer de ce monde, avec l'enfer et son précieux et intime paradis. il referme la porte derrière lui, en douceur et discrétion pour la surprendre ; e d e n, l'objet de ses fantasmes les plus fous, de ses sentiments les plus sincères. e d e n et la place immense qu'elle occupe au sein de son palpitant qui lui est dédié et offert sans réserve. le sourire aux lippes, il retire son t-shirt et son pantalon ; s'apprête à saisir son boxer lorsque ses prunelles se chargent de déception orageuse ; lorsque ses lèvres s'étirent vers le bas. « oh... t'as déjà fini. bon bah c'est mon tour alors... » déception et moue contrariée alors que sa voix se brise. enfant auquel on refuse le plus beau des cadeaux.

elle n'ouvre plus ses yeux, la belle eden. elle n'ouvre plus ses yeux, se délecte de la chaleur de l'eau sur sa peau abîmée. elle n'ouvre plus ses yeux, mais ses sens, eux, sont aux aguets. et roulent les gouttes brûlantes, pluie de larmes sans cœur dont les muscles se repaissent. eden se sent déjà mieux ; l'odeur pestilentielle s'évapore, et avec elle l'alcool libère sa gueule engourdie. soudain, la porte grince ; quelqu'un se faufile à son insu. et dire qu'elle a prévenu… hell voit rouge, tend le bras pour attraper une serviette au hasard et darde sur l'intrus ses yeux revolver. son corps disparaît à peine sous le morceau de tissu, mais elle se dresse, sauvage, pour chasser l'imprudent. contre toute attente, c'est à la moue dépitée d'un aleksei presque nu qu'elle se heurte. le coin des lippes accusatrices s'étire en un sourire amusé, délicieuse esquisse pourtant si rare. « tiens tiens… » l'œil pétille, le sourcil se soulève, la serviette tombe. « déjà lassé de ton amant, ja-gi ? » les syllabes claquent, ton presque accusateur malgré le pardon déjà accordé. eden joue d'un mot d'amour qu'elle n'emploie pas si souvent. sa tête bascule, offre son cou immaculé aux lèvres du métisse, chair tentatrice qui n'attend qu'une première meurtrissure. voilà que la nymphe se presse contre un torse encore froid, courbes décharnées prisonnières d'une étreinte fiévreuse. le boxer est bien vite arraché, relégué aux oubliettes de la passion. eden s'est bien trop languie de l'homme, assoupie dans un coin plutôt qu'au creux de ses bras impétueux. sa bouche se perd sur la peau opaline, ses mains se frayent un chemin délicat le long de l'échine. et ses yeux brillant d'une lueur torride, et ses cheveux fous plaqués contre un visage strié de rivelets. « bon bah…? » sourire coquin, grimace malicieuse.

Insupportable. La sensation est insupportable - est-il mort ? Est-ce donc à ça que ressemble, l’enfer ? Une gueule de bois perpétuelle empirée par les cris de ses pairs, punition éternelle qui ferait bien l’affaire, pour peu que son péché fut lié à de trop nombreuses festivités. Y a les milliers d'assauts, de la douleur contre son crâne puis, l’estomac, ou le foie, il sait pas, qui tient à faire payer la débauche, l’alcool, le sang remplacé dans les veines par l’éthanol.

Jisoo à l’esprit embrumé, tente de comprendre, qui peut bien oser, ainsi se faire entendre, crier, et puis surtout, pourquoi. La voix qui vient vriller, douloureusement, ses tempes, identifiée, rapidement, comme celle Mimi, qu’à cet instant il maudit - belle soeur de malheur, stupide histoire de vomi. S’il était de bonne foi, Jisoo, il admettrait qu’il est fort probable, qu’il soit le coupable. Mais pas fou, ni suicidaire, il préfère se taire, pas risquer de subir le courroux, d’une demoiselle en colère. Tente d’ignorer le monde et sa cohue, les différents éclats de voix des Red Pistols, si tôt le matin. Si seulement il pouvait se rendormir…mission impossible.

Alors Jisoo, il est bien obligé d’émerger, péniblement, finalement attiré par l’appel de la nourriture, celui qu’a lancé la voix de Kitae. Le corps en petits morceaux, d’avoir dormi sur le sol, et un foutu mal au dos, il geint, se désole. Grognements sonores, lorsqu’il finit par lever sa carcasse, traîner les pieds vers celui qui amène avec lui, le Saint-Graal, denrées sucrées tant désirées. Au fond, le jeune homme est pas si sûr de pouvoir les digérer - tant pis.

“Kitae...oh, Kitae, mon sauveur dans ce monde, t’es la plus douce des visions pour mes p’tits yeux, à cet instant !”

La voix d’un chanteur de rock de soixante ans, l’empêche pas d’être excessif, pseudo-dramatique. Typique, si prévisible. Malgré tout, il râle Jisoo, regarde les autres avec des éclairs dans le regard.

“Eh bordel, z’êtes obligés de gueuler comme ça en lendemain de soiré ? J’vous jure, j’vais en prendre un pour taper sur l’autre, un de ces quatres.”

Voilà qu’il se sert, juste le nécessaire, pour satisfaire les papilles, chasser peut-être le goût qui persiste, celui des boissons dont il a abusé. Et puisqu’il déteste l’odeur du café, décide d’aller graviter vers Hojoo, attiré par celle, si douce, de l’herbe tant appréciée. Léger sourire aux lèvres, intéressé.

le soleil le quitte, la lune redevient seule. pourtant, les étoiles elles, restent autour de lui. illuminant un peu plus l'entrepôt de fortune qu'ils avaient emménagés. il savait très bien ce que le russe avait l'intention de faire et il ne lui en tenait pas rigueur, pour être honnête il aurait fait la même chose que lui. ce gloussement qui s'échappe de ses lippes alors qu'il n'arrive pas à trouver le mots pour décrire ses désirs charnels. il trouvait ça plutôt attendrissant. le drogué n'aurait eu, quant à lui, aucune gêne à dire explicitement ce qu'il compterait faire. alors il laisse partir le soleil, en direction de cette salle de bain. sauf qu'il déchante bien vite. après, c'était lui qui comptait utiliser la douche. alors il prie, prie pour ne pas être victime de traces suspectes.

appréciant son stick de joie, il hésite à se lever. rejoindre kitae, se faire un café. sauf qu'il ne bouge pas, préfère fermer ses paupières, s'allonger sur ce sofa, espérer trouver le sommeil mais, il n'y arrive pas. il n'y arrive plus. et ses paupières se ré-ouvrent, dans une grimace, il tire sur son joint, fixe le plafond. essaie de distinguer le bruit des vagues. possible berceuse qui pourtant, ne trouve pas écho dans son être. c'est la voix de jisoo qui rentre en scène. ou plutôt les pas fait en sa direction, ses pupilles qui le regarde de côté. s'approcher. et il sait ce qu'il désire, ce qu'il recherche. et il sourit malicieusement. lève même les yeux au ciel. « t'approches pas plus jisoo, tu n'auras rien de moi à moins que tu me promettes de ne pas te servir de moi pour taper quelqu'un d'ici. taquinerie, gaminerie. il expire. son poison favori. à force de m'en gratter, j'vais finir par te faire payer, tu l'sais ça ? » il relève pourtant ses jambes, laissant la seule place qui était possible de s’asseoir disponible. qu'il trouve refuge à ses côtés. une fois assit, il déposera ses gambettes sur les cuisses de ce dernier. aucune gêne.

les premières lueurs du jour venant caresser son visage d'ange. il grogne, laissant la légère brise survoler son torse abandonné par un tissus non loin de lui. affalé sur un simple fauteuil, il peine à ouvrir ses paupière pour laisser ses astres brûler sous la lumière du jour. grincheux et loin d'être matinal, c'est après une soirée à se dévêtir qu'il abandonne les bras de morphee, se relevant, se hissant difficilement sur ses jambes. un souffle lourd, long traverse ses lippes sèches puis un pas, puis deux et voilà que son pied cogne un des multiples cadavres, certainement abandonné par ses frères et soeurs d'adoption. l'excès ne faisait guère parti de sa vie et pourtant, c'est auprès d'eux qu'il laissait son corps sombrer et se faire charmer par le pouvoir de l'alcool, lui qui habituellement, préfère enchaîner les tasses de café, plutôt que les verres de whisky. des voix raisonnent au loin. des voix qu'il ne connait que trop bien. traînant des pieds jusqu'à elles, il maudirait presque ceux et celles qui sont responsables de son réveil si matinal, lui qui habituellement, n'ouvre les yeux qu'en pleine après midi. l'orphelin ne cesse de taper dans les bouteilles de verres présentent au sol, il se plait tel un enfant, à perturber les conversations à travers ces bruits disgracieux. au diable le respect, grincheux est de sorti, le manque de sommeil flagrant ayant raison de lui. pourquoi faire tant de bruit ? fermez vos clapés de temps à autre non ? sans café, sans viennoiseries, il est comme un enfant colérique, capricieux à qui l'on retire son jouet favoris. lui qui pourtant semble être bien plus mature que la majorité de ses semblables, devient soudainement le plus puéril d'entre eux. à charge de revanche. puis finalement, vient l'odeur de la caféine. un sourire doux, délicat vient à orner ses lippes avant qu'il ne s'éclipse, manquant de goûter au sol des lieux, pour se servir ce qu'il dit être sa drogue. un besoin vital pour chasser son ami grincheux de son corps. il faudra m'expliquer pourquoi je suis à moitié sapé aussi, je comprends pas... j'ai beau cherché, je comprends vraiment pas. les souvenirs se sont fait la malles, laissant ce pauvre astra seul, avec ses vêtements loin de son corps, ne possédant qu'un simple boxer étoilés, de quoi ôter toute virilité.

Ils se réveillent tous les monstres, ils s'extirpent du néant pour venir joindre leur voix à la cacophonie des red pistols. Ils se plaignent, s'énervent contre ton indignation, et t'en as absolument rien à foutre. Les injures te passent six pieds au-dessus de la tête alors que ton esprit entier est occupé à cette chasse à la sorcière matinale. Sauf que comme tout le monde, tu t'épuises, t'as toujours cette envie de pisser qui ne fait que grandir et personne a l'air de vouloir faire quelque chose avec l'accident dans la salle de bain, alors tu prends le chemin de la porte quand Kitae arrive comme un cheveux sur la soupe, les mains pleines de sacs. Tu le bouscules pour sa taquinerie alors que ta chevelure d'ébène disparaît sous le soleil agressant du port. Tu trouves un petit resto où pisser en un temps record et ton humeur s'améliore. Il ne faut plus que l'apparition divine du starbucks du coin pour lever les dernières traces de ta furie matinale.

C'est donc fraîche comme une rose que tu reviens à l'entrepôt, expresso macchiato venti dans une main, sac de viennoiserie dans l'autre. juste à temps pour voir que les éveillés se sont multipliés depuis ton départ momentané. Tes lèvres s'étirent dans un sourire amusé en voyant astra se joindre aux vivants. « C'est comme te demander de ne pas ouvrir les cuisses à n'importe qui. Impossible dear. » taquinerie, douce moquerie. Toute once de colère a disparu de ta voix et seul un agréable accent exotique résonne. Tu t'approches du blond, lui tendant le sac de viennoiseries car tu sais à quel point il est grincheux sans une bonne dose de sucre dans les veines. « si je me souviens bien, tu nous as fait un striptease hier. » tu continues ton chemin pour venir te poser sur une chaise libre pour boire ton propre carburant. Toute cette histoire de vomi te semble si loin qu'elle n'a même pas exister. Ainsi est mimi, rapidement enflammée, rapidement calmée, rapide à oublier, à passer à autre chose. Toujours à changer, à avancer à un rythme effréné.

la déception s'éclipse à l'arrivée sinueuse du brasier qui rallume le désir. son sourire franc qu'il ne lui réserve qu'à elle, mais aussi qu'à ces situations intimes. sa langue humidifie ses lippes alors qu'il appréhende d'ores et déjà les gestes à venir. ses doigts s'apposent sur la chute de ses reins. le russe la rapproche de son corps un peu plus, vient noyer la poitrine de sa petite-amie contre son torse fin, dépose au creux de son cou et sur son épaule dénudés les prémices de chauds baisers, de papillons enflammés. ses paupières se closent et, lorsqu'elles se rouvrent, il lui réserve cette œillade si noire que toute lumière semble en être évaporée. les gestes maladroits mais désireux, rapides et pressés. le lavabo en appui pour la princesse furibonde, pour son paradis déchu. leurs corps dansants et ce ballet si typique et poétique lorsqu'ils se mêlent et ne font qu'un. frénésie des sens, des baisers et des cœurs emballés. souffles courts, lèvres entrouvertes et râles discrets ; les sons étouffés par le besoin de dévorer sa bouche rougie. il effleure son cou de ses cheveux colorés lorsqu'il y niche son visage dans un dernier soupire extatique, courbant l'échine sans contrôle ; y dépose alors une myriade de sentiments imprimés par ses lèvres, puis un suçon possessif. « je t'aime. » mots susurrés à son oreille en sachant qu'elle n'y répondra pas, pas ainsi et pas comme ça : il s'en moque, sa simple présence lui suffit.

l'eau coule bientôt et détend ses muscles échaudés, emporte sur son passage les odeurs d'une longue soirée, d'une douce matinée. hell coincée entre ses bras, il profite de longues secondes avant d'enfin opter pour un retour au classique, savonnant son corps d'un gel douche inconnu à l'allure douteuse. non sans quelques caresses échappées à l'intention de la red pistol.

le bras autour des épaules d'eden, le sourire vissé à ses lèvres pleines, la bonne humeur apparente et l'envie d'ignorer ce qu'ils peuvent alors penser d'eux, aleksei retourne au cœur même du qg. « BONJOUUUUUR ! » et si certains n'étaient jusqu'alors pas éveillés, peu de chance qu'ils y survivent. bonne humeur, survolté, dynamo. il abandonne sa copine pour se ruer vers la cuisine, venant sans doute sauver un @moon jae hyun bien malhabile de ses mains en lui confiant les siennes, peut-être pires. « attends je vais t'aider à préparer les cafés. qui veut quoi ? kitaaaae, ramène moi un donut ! »

Les corps s’emmêlent et les frissons s’y mêlent, symphonie de soupirs enivrés. Eden se consume aux lèvres d’Aleksei, peau à vif de baisers aussi délicats que farouches ; le désir emporte la raison. Le russe ne la laisse jamais de marbre et ses sourires s’échouent sur sa bouche, ses mains d’homme à la cambrure de son dos, et la femme ne sait plus que glisser ses doigts sur la nuque du cavalier. C’est Aleksei qui mène la danse, comme toujours… Et les yeux troubles de la grande enfant, et les mains tremblantes, maladroites, alors que le cœur s’emballe, pulse le sang et les sens, le plaisir de la chair et la peur de s’y perdre. Hell fait la fière mais Eden panique, s’accroche aux épaules de son amant comme pour s’assurer qu’il la tient, qu’il sait ce qu’il fait et qu’elle ne craint rien. C’est toujours la même rengaine, depuis des mois : il appose ses lippes incandescentes et elle obtempère, docile insoumise qui ne connaît rien de l’amour. Pourtant il ne perçoit pas ses hésitations ; aveuglé par les palpitations du myocarde, Aleksei ne s’indigne de rien, pas même de son silence face à l’aveu de ses sentiments. Eden ne sait plus que répondre si ce n’est un « merci... » étouffé contre la chevelure cendrée.

Retour à la réalité, tee-shirt enfilé à la va-vite, attrapé au hasard parmi les vêtements esseulés qui traînent encore çà et là, sûrement ceux d’Astra. Le couple échange un dernier baiser avant de rejoindre le reste du clan. Le métisse oublie bien vite sa femme qui le couve d’un regard attendri : il rayonne. Qu’il semble innocent lorsque il est heureux, gamin facétieux aux étreintes adultes. L’estomac d’Eden s’éveille à l’odeur des viennoiseries. Qu’à cela ne tienne, elle en dérobe quelques unes et rejoint Hojoo pour se laisser tomber sur ses cuisses. Mine réjouie, elle tend à Jisoo un morceau de son butin et s’affale, sans égard pour le garçon qu’elle écrase.